Le président du Conseil national de déontologie médicale (CNDM) a émis, hier, une «alerte critique» face aux «troubles» entourant les élections de renouvellement de la moitié des sections ordinales des médecins.
«Relevant de la compétence du CNDM, selon l’article 20 de son règlement intérieur, ces élections sont organisées par la section ordinale des médecins et prévues pour le 30 novembre 2023 (demain). En violation manifeste de la loi», selon le CNDM, «en toute légalité», selon Dr Berkani Bekkat, président de l’Ordre des médecins. Contacté, le Dr Dib Mohamed Réda, président du CNDM, a déclaré à El Watan : «Contrairement aux élections de 2021 où l’Ordre des médecins avait collaboré avec le CNDM, cette fois, aucune coordination n’a été instaurée.
Les sections ordinaires semblent opérer de manière indépendante, en contradiction avec l’article 447 et 449 de la loi de santé 2018, soulignant l’unité des ordres médicaux, régi par un code de déontologie commun (décret exécutif 276/92).» Ce que rejette le Dr Bekkat en bloc.
En effet, le président de l’Ordre des médecins estime que «les élections du renouvellement de la moitié des sections ordinales des médecins sont maintenues pour le 30 novembre 2023 (demain). Elles sont organisées en toute légalité, conformément au règlement qui oblige le renouvellement de la moitié des sections tous les deux ans pour ceux classés à partir de la 19e place. Elles concernent l’ensemble des médecins exerçant dans notre pays (publics, privés et parapublics).»
Campant sur sa position, le président du CNDM déclare avoir tenté à plusieurs reprises d’alerter l’Ordre des médecins sur le non-respect de la réglementation, organisant des élections sans code électoral et sans commission de recours, privant ainsi les électeurs de leur droit de recours. «Ces appels sont restés sans réponse», regrette-il.
Et de prévenir : «Face à cette impasse, le CNDM n’écarte pas l’option de recourir à la justice.» «Le CNDM s’engage à utiliser tous les moyens à sa disposition pour contester ces élections devant les instances compétentes dont la justice, garantissant ainsi le respect de la légalité».
A ce conflit, il faut ajouter un autre. Un groupe de dentistes n’ayant pas obtenu les autorisations d’installation de leurs cabinets s’organise pour tenir également des élections en parallèle avec celles de l’Ordre des médecins, ajoutant une dimension supplémentaire à cette crise électorale au sein de la communauté médicale.
«Face à cet acte, les participants à cette crise seront également poursuivis en justice. Malgré des décisions de justice du Conseil d’État et de la Cour suprême statuant sur l’illégalité de ce groupe, celui-ci persiste dans son organisation électorale», menace le Dr Dib Mohamed Réda, président du CNDM.