Pour les agriculteurs touchés par la sécheresse, un pourcentage des indemnités sera versé par l’Etat et un autre sera assuré par le Fonds de garantie contre les calamités agricoles.
Le secrétaire général du ministère de l’Agriculture a évoqué, hier, les mesures prises par son département pour garantir la sécurité alimentaire en Algérie, en commençant par l’augmentation de 30% par l’Etat du prix d’achat des céréales auprès des agriculteurs jusqu’à la création de la banque des gènes ainsi que l’adoption du plan des cultures pour cerner l’activité agricole.
Lors d’une rencontre nationale sur la céréaliculture, organisée à la maison de la culture Malek Haddad à Constantine, le même responsable a rappelé que l’objectif primordial est de faire face aux conditions géopolitiques qui ont perturbé l’approvisionnement mondial en blé et à la hausse des coûts des intrants agricoles.
Mais est-ce suffisant, en particulier suite aux changements climatiques et aux pertes enregistrées la saison écoulée ? Une nouvelle impulsion à cette filière est exigée pour assurer le déroulement de la campagne agricole 2023-2024, compte tenu de sa nature urgente, en raison des effets de la faible pluviométrie enregistrée durant la saison écoulée.
«Nous avons pris une série de mesures qui concernent la prise en charge du blé germé au cours de la saison 2022-2023. Cette mesure vise à atténuer les effets des dommages causés par les pluies enregistrées aux mois de mai et juin, ayant entraîné des cas de germination sur les épis pour une quantité estimée à 710 461 quintaux, en particulier dans certaines wilayas de l’Est et du Centre.
Afin de permettre aux producteurs de céréales de récupérer une partie des coûts liés, en particulier, à la récolte, l’OAIC a été chargé de payer les créances des céréaliculteurs ayant livré leur production de blé germé au prix de 4000 DA le quintal», a-t-il déclaré. Afin d’atténuer les effets de la sécheresse, l’OAIC a été également chargé de fournir des semences et des engrais aux producteurs de céréales de la région Nord et les distribuer gratuitement aux producteurs de céréales approvisionnés en engrais au cours de la saison écoulée.
Le représentant du ministère a affirmé que toutes les ressources humaines et matérielles ont été mobilisées pour mener à bien la campagne labours-semailles.
Mener à bien la campagne labours-semailles
Cela va se faire par le renouvellement du système de contrat entre les coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS) et les producteurs de céréales, adopté au cours de la saison 2022-2023, et relatif à la livraison de l’ensemble de la production.
Depuis le mois de juillet dernier, 67 guichets uniques ont été ouverts pour aider les agriculteurs et leur permettre de déposer leurs demandes de semences et d’engrais. Afin de répondre aux besoins de base des agriculteurs dans les zones à cultures précoces, environ 4 millions de quintaux de semences et 600 000 quintaux d’engrais ont été mis à leur disposition.
«Parmi les mesures prises, il y a l’octroi du prêt R’FIG aux agriculteurs ayant déposé des demandes, leur accompagnement pour encourager l’investissement et la modernisation des exploitations agricoles, en particulier dans les régions du Sud, par l’intermédiaire de l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS), la mobilisation des équipements d’irrigation complémentaire, surtout que ces cultures sont souvent soumises aux changements climatiques à impact négatif », a-t-il dit.
Lors d’un point de presse, le SG a indiqué que le recensement des agriculteurs des régions touchées par la sécheresse a été chapeauté par les walis. Un pourcentage des indemnités sera versé du budget de l’Etat et l’autre sera assuré par le Fonds de garantie contre les calamités agricoles, suite à des expertises menées sur le terrain.
«Il y aura un programme pour prendre en considération tous les dégâts causés par les changements climatiques», a-t-il assuré, affirmant qu’une grande importance a été accordée à la filière des céréales, tout en promettant un report du paiement des dettes. «Nous avons tenu une réunion avec les banques spécialisées et qui financent les agriculteurs selon l’enveloppe accordée au fellah», a souligné M. Bensaad.
Et de conclure sur le renforcement de la potentialité de l’agriculture qu’un plan national sera établi incessamment avec la participation de toutes les parties concernées.
«Car les changements climatiques ne concernent pas uniquement l’agriculture, mais une synergie entre les secteurs. Ce plan national prendra en charge tous les aspects liés au financement des projets qui vont dans l’objectif d’avoir des solutions à court et à long termes», a-t-il déclaré.