Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a souligné, lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée, dimanche dernier, l’impérative réhabilitation du Barrage vert selon un cahier des charges. Après avoir écouté un exposé sur le Barrage vert, « le président de la République a ordonné l’élaboration d’un cahier des charges relatif à la réhabilitation du Barrage vert », a indiqué le communiqué du Conseil des ministres.
Il a, en outre, ordonné la création d’entreprises de jeunes dans le domaine du reboisement, de l’irrigation, de l’entretien et du suivi de l’exploitation, selon la même source. Le chef de l’Etat a également enjoint d’inclure les régions de dunes, sites touchés par le phénomène de l’avancée du sable, dans la généralisation des arbres du barrage vert, a précisé la même source.
Cette annonce intervient dans le cadre de la relance du Barrage vert qui vise à porter sa superficie de 3,7 à 4,7 millions d’hectares dans les zones steppiques à travers 13 wilayas, 183 communes et 1 200 localités. Son objectif consiste à lutter contre la désertification et la sécheresse dans le pays. Le coup d’envoi de ce programme de relance a été donné par le président Tebboune, lors de sa visite de travail en octobre dernier dans la région d’El Maalba, une localité nichée dans les steppes de Djelfa, à 1 170 mètres d’altitude. La concrétisation du projet de relance du Barrage vert est assurée par les conservations des forêts, les directions des services agricoles des wilayas concernées et le Haut commissariat au développement de la steppe (HCDS).
Les travaux s’étaleront sur sept (7) ans. La relance du Barrage vert concerne le reboisement d’une superficie d’un million d’hectares avec la plantation de 400 000 plants d’ici à 2026, puis 600 000 autres d’ici à la fin de l’année 2030. Il prévoit la plantation de différentes espèces d’arbres, notamment fruitiers, qui ont une grande valeur économique et qui résistent mieux au climat steppique. Le Barrage vert couvrira le pays, d’Est en Ouest, via les wilayas de Nâama, El Bayadh, Laghouat, Djelfa, Médéa, Bouira, M’sila, Batna, Khenchela, Tébessa, Sétif, Bordj Bou-Arréridj et Biskra. Ce projet bénéficiera à plus de 7 millions d’habitants. Selon le gouvernement, la réactivation du projet du Barrage vert répond à des enjeux écologiques et économiques. Sa concrétisation permettra de ralentir l’avancée du désert, de protéger l’environnement, notamment les forêts, très vulnérables aux changements climatiques.
Le président de la République avait mis l’accent, lors de la réunion du Conseil des ministres du 30 août 2020, sur la nécessité de relancer le projet de Barrage vert avec la contribution et la participation active de toutes les parties concernées, notamment la société civile. Plus de 26 millions de plants ont été mis en terre dans les zones du Barrage vert, dans le cadre du programme 2020-2023, selon Fatiha Fortas, directrice de la lutte contre la désertification auprès de la Direction générale des forêts (DGF).
Ces plantations ont été réalisées sur une superficie de 43 558 hectares. Selon ses explications, le choix des zones de plantation et des espèces à planter répond à des critères écologiques, «mais il y a également l’aspect économique et social qui entre en ligne de compte». Au-delà de l’importance écologique de cet ouvrage forestier qui consiste à protéger les régions du Nord de l’érosion et de l’ensablement provoqués par les tempêtes de sable, elle a insisté sur son intérêt socio-économique.
«Sa réhabilitation et son extension, relancées actuellement dans le cadre d’une stratégie rénovée, vont contribuer davantage à la prospérité des populations vivant dans ces espaces», a-t-elle affirmé. «Les statistiques officielles de 2008 parlaient déjà de 7 millions d’habitants au niveau de ces espaces.
Leur nombre devrait atteindre actuellement les 12 millions», a-t-elle souligné, notant que le nouveau programme du Barrage vert adopte une approche intégrée répondant aux besoins et aspirations de ces populations tout en tenant compte des vocations et des potentialités de ces espaces. Elle a souligné, dans ce sens, la nouvelle approche multidimensionnelle du Barrage vert qui implique la plantation d’espèces génératrices de richesse et résistantes à la sécheresse et aux feux de forêts.
«Parmi ces espèces, nous avons les arbres rustiques tels l’olivier, le pistachier, l’amandier et le caroubier», a-t-elle énuméré. Elle a également cité le figuier de Barbarie «qui constitue un rempart naturel contre les incendies de forêts, en plus de l’utilité de ses feuilles utilisées comme fourrage pour le cheptel».
Le Barrage vert est constitué de 63% du domaine pastorale avec une superficie dépassant les 2,33 millions d’hectares composé d’alfa et de fourrage. S’agissant du domaine forestier, il constitue 18% de cet espace avec une superficie de 665 741 hectares. Quant à la superficie agricole, elle est évaluée à 591 769 hectares, soit 16% de la superficie globale de cet ouvrage forestier.