Sur les 13 prétendants à la candidature à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre prochain et dont les dossiers ont été rejetés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), seulement quatre ont introduit des recours au niveau de la Cour constitutionnelle, et ce, conformément aux dispositions de l’article 252 de la loi relative au régime électorale.
Il s’agit de Belkacem Sahli, président de l’Alliance nationale républicaine (ANR), Saida Neghza, présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), le docteur Abdelhakim Hamadi et le candidat indépendant Raouf Aib. Ils rejettent, tous, l’argument avancé par Mohamed Charfi, président de l’ANIE, et dénoncent la «cacophonie» qui a caractérisée la conférence de presse qu’il a animée, jeudi, lors de laquelle ont été annoncés les dossiers de candidatures retenus.
La prétendante à la candidature dont le dossier a été rejetée Zoubida Assoul a décidé de ne pas introduire de recours auprès de la Cour constitutionnelle. Lors d’une conférence de presse animée hier, au siège de son parti, elle a qualifié de «gravissime» ce qui s’est passé jeudi au siège de l’ANIE. Mme Assoul a rappelé avoir proposé, à plusieurs reprises, à l’Autorité le recours aux parrainages électroniques, «en vain».
Le candidat Sahli, dont le dossier a été également rejeté, a annoncé avoir déposé un recours. L’ANIE a indiqué avoir reçu 635 parrainages d’élus locaux répartis sur 47 wilayas en faveur du candidat de l’ANR, dont 539 ont été acceptés, alors que 96 ont été rejetés, et ce, parce que ces signatures ont également été retrouvées chez d’autres candidats. Un motif juridiquement «irrecevable», selon Sahli, dans la mesure où, dit-il, le système mis en place par l’instance présidée par M. Charfi devait empêcher la duplication des signatures dès l’introduction des données. L’ANR pointe du doigt le «système adopté» par l’Autorité. Mais pour l’heure, le parti affirme se «réserver le droit» d’exprimer sa position ou de commenter la décision de rejet du dossier de son candidat jusqu’à ce que les voies de recours soient épuisées.
Parrainages rejetés
Le même problème a été soulevé par la prétendante à la candidature Saida Neghza, qui a décidé, elle aussi, de déposer un recours auprès de la Cour constitutionnelle. Selon l’instance présidée par M. Charfi, le dossier de Mme Neghza contenait 665 parrainages d’élus, dont 450 formulaires acceptés, 40 rejetés pour non-conformité avec les spécificités techniques, 7 parrainages rejetés parce que redondants (pour le même candidat) et 168 parrainages rejetés en raison de la répétition des signatures avec celles en faveur d’autres candidats, c’est-à-dire que les élus ont signé pour plus d’un candidat.
Dans une vidéo postée sur sa page Facebook, Mme Neghza appelle l’ANIE à «assumer ses responsabilités». Elle rappelle au président Charfi ses propos relatifs à la mise en place d’un système informatique conçu pour empêcher ces redondances. Selon Mme Neghza, dès l’introduction du numéro d’identification national du signataire, de son numéro d’électeur et du numéro d’identification du formulaire, la plateforme mise en place par l’ANIE devait «bloquer» la souscription si le signataire existait déjà dans le fichier.
Le troisième prétendant à la candidature à avoir introduit un recours auprès de la Cour constitutionnelle est Abdelhakim Hamadi. Selon l’ANIE, celui-ci n’a déposé que 807 formulaires de souscription d’élus, dont 343 acceptés, 76 rejetés puisque redondants et 388 rejetés parce que leurs signataires ont également paraphé des formulaires pour d’autres candidats.