Réhabilitation des forêts de chêne-liège : Projet pilote entre conservation et recensement de la biodiversité

05/04/2025 mis à jour: 02:47
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Photo : D. R.

Les deux premières phases du projet de «réhabilitation et développement durable intégré des paysages naturels en vue de la production des forêts de chêne-liège en Algérie» ont été menées à terme. Il s’agit du diagnostic des sites concernés et du recensement de leur biodiversité.

Ce projet pilote, lancé en 2022, est réalisé en partenariat entre la Direction générale des forêts (DGF) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), avec un cofinancement du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et du gouvernement algérien. Il porte sur plus de 22 500 hectares répartis entre les forêts de Beni Iddir à Jijel, Taourirt Ighil à Béjaïa et Hafir à Tlemcen.

Les études menées par des experts nationaux ont été validées, selon Mouloud Ikene Nait, sous-directeur des aménagements et inventaires forestiers à la DGF. Ces travaux serviront de base à une gestion durable de la subéraie algérienne. L’objectif est d’installer des systèmes de gestion intégrant à la fois la préservation de la biodiversité et la création de revenus durables pour les populations locales. Les résultats seront, à terme, reproduits dans d’autres wilayas riches en chêne-liège.

Le recensement de la biodiversité, l’évaluation des services écosystémiques et l’analyse des chaînes de valeur des produits forestiers non ligneux (PFNL), en particulier les plantes aromatiques et médicinales (PAM), ont révélé d’importantes potentialités économiques. Verveine, romarin, lavande et lentisque figurent parmi les espèces à valoriser dans une optique de développement local durable.

Dans la phase suivante, il est prévu de créer 60 PME autour des métiers liés au liège et aux PFNL-PAM, dont 30% seront portées par des femmes. Une campagne de sensibilisation a été conduite auprès des riverains et des associations pour encourager la création de coopératives.

Ces PME, soutenues par un mécanisme participatif de gouvernance, seront accompagnées par des structures locales impliquées dans la préservation des forêts. Parallèlement, le Bureau national d’études pour le développement rural (BNEDER) travaille à l’élaboration d’un plan de gestion pour la réhabilitation des forêts de chêne-liège.

Celui-ci comprendra la modernisation du Réseau de défense des forêts contre les incendies (DFCI), incluant la réhabilitation des infrastructures forestières, la création de points d’eau, l’entretien des pistes, des tranchées pare-feu, et la remise en service des postes de vigie. Il prévoit également la rénovation des pépinières administratives, avec l’évaluation de leurs besoins matériels et humains.

Ce projet, à la fois économique, social et écologique, est doté d’un budget de 27 millions de dollars sur cinq ans. Il s’inscrit dans le programme national de développement forestier à l’horizon 2035, avec pour finalité la gestion durable des ressources naturelles et l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) définis dans l’Agenda 2030 des Nations unies. A l’échelle nationale, le chêne-liège couvre 11% de la surface forestière, soit 440 000 hectares, dont 150 000 sont considérés comme productifs.

 

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