Il était prévu depuis vendredi que la Fédération algérienne de football publie un communiqué expliquant la démarche entreprise auprès de l’instance suprême, qui gère le football mondial, la FIFA, afin de dénoncer l’arbitrage du Gambien Bakary Gassama, considéré par de nombreux Algériens comme coupable de l’élimination des Verts du Mondial-2022 après la défaite, à Blida, face au Cameroun (1-2).
C’est chose faite depuis hier, mais ce qui demeure bizarre c’est le que communiqué a «disparu» du site officiel de la FAF quelques instants seulement après sa «mise en ligne». Le très long communiqué «intercepté» se voulait être une manière d’éclairer les supporters algériens loin des «spéculations». Ainsi, la FAF nous apprend qu’au lendemain du match Algérie – Cameroun, elle avait introduit un dossier de réclamation au sujet de l’arbitrage auprès du secrétariat général de la FIFA. Le 5 avril, la FIFA informe la Fédération algérienne de football que ladite réclamation a été soumise à la Commission de discipline de la FIFA, qui devait statuer sur cette affaire le 21 avril.
EXPERTISE D’UNE AGENCE SPéCIALISEE
Préalablement, la FAF avait saisi de nouveau la FIFA le 4 avril afin d’«introduire une expertise d’une agence spécialisée et réputée pour avoir collaboré avec cette même instance, mais aussi le CIO, l’UEFA et le Conseil d’Europe, dont la conclusion a qualifié l’arbitrage de ce match de suspect, et ce, sur une échelle d’appréciation de trois niveaux (arbitrage normal, arbitrage suspect et arbitrage anormal)».
Le communiqué ajoutera par la suite que la conclusion de l’expertise a été sans équivoque, comme il a été mentionné : «Suite aux évaluations techniques et scientifiques apportées dans les rapports des experts, celles-ci montrent que l’arbitrage du match du 29/03/2022 entre l’Algérie et le Cameroun, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA Qatar-2022, est suspect.
Le déséquilibre (100% vs 0%) entre les deux équipes pour IRD (décisions incorrectes de l’arbitre) et le nombre total des IRD élevées (3) qui a directement influé sur le résultat, sont tous les deux bien plus élevés que les standards habituels des matchs de football professionnel. Le penalty validé qui n’a pas été sifflé (Algérie), le but invalidé accepté (Cameroun) et le but validé annulé (Algérie) ont significativement influencé le match à l’avantage du Cameroun.
Tous les IRD peuvent être expliquées scientifiquement dans le niveau 3 du rapport basé sur les analyses des vidéos. Des investigations supplémentaires seraient nécessaires pour indiquer si ce match a été intentionnellement manipulé ou pas au niveau de l’arbitrage».
LA FAF SAISIT UNE TROISIèME FOIS LA FIFA
Le 10 avril dernier, la Fédération algérienne de football saisit une nouvelle fois la FIFA afin de lui demander que sa réclamation soit réaffectée vers la Commission des arbitres de la FIFA. Toutefois, la FIFA déplore que, le 6 mai dernier, le courriel de la Commission des arbitres de la FIFA signé par Pierluigi Collina en tant que président et Massimo Busacca, en sa qualité de directeur de l’arbitrage, ne répond en aucune façon aux demandes introduites dans le dossier de réclamation algérien.
LA FEDERATION PERSISTE ET SIGNE
Estimant que son dossier est solide à travers «les vidéos jointes et surtout l’expertise d’une agence spécialisée», la FAF a nouvelle fois saisi la Commission des arbitres de la FIFA, le 7 mai dernier, par courriel afin de lui demander des clarifications concernant «l’arbitrage du match qui n’a à aucun moment été évoqué dans la réponse de la FIFA, alors que la réclamation de la FAF fait référence à des situations jugées litigieuses et pour lesquelles l’instance fédérale aurait souhaité des réponses claires et précises».
Avant d’ajouter que «la Commission des arbitres de la FIFA n’évoque pas si l’arbitre directeur a appliqué correctement les Lois du Jeu et respecté le protocole d’assistance vidéo à l’arbitrage souligné dans ce même courriel». Il en est de même pour «les conclusions de l’examen, de l’ensemble des «incidents», effectué par les deux arbitres de la VAR, conformément aux Lois du Jeu et au protocole d’assistance vidéo à l’arbitrage» et «l’accès aux communications audio enregistrées entre l’arbitre directeur et les autres arbitres (assistants et ceux de la VAR) est resté sans suite».
A la fin, la FAF a jugé utile de préciser que la démarche entreprise auprès de la FIFA était dans «le souci de mettre toute la lumière sur ce qu’elle considère comme un arbitrage suspect de la part de l’arbitre de ce match et de son impact sur son issue» avant de clarifier qu’elle n’a à aucun moment évoqué l’adversaire ni tout autre partie, hormis le volet arbitrage.
La Fédération a, par ailleurs, nié avoir «reçu la moindre pièce ou toute autre preuve matérielle (sous un quelconque support) d’une tierce partie afin de la verser dans son dossier de réclamation».
La FAF termine en se dédouanant qu’elle n’était «à aucun moment responsable des déclarations et/ou publications faites par des parties tierces», qui se sont exprimés sur cette affaire.