Recentrages

09/04/2024 mis à jour: 08:00
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L’abondance des produits de consommation a indéniablement marqué le mois de Ramadhan. Elle a été également accompagnée d’un foisonnement de déclarations émanant des responsables chargés de l’encadrement et de la régulation des marchés aux fins de répondre aux attentes des citoyens. 

L’heure est sans doute à la synthèse de tout ce bouillonnement qui n’invitait pas seulement à la consommation mais aussi à la réflexion. Celle-ci paraît indispensable pour appréhender de nouveaux horizons sous de meilleurs auspices. Au plus fort des opérations d’importation de viandes rouges et blanches, l’on a appris par la voix d’un gestionnaire local que la wilaya sera approvisionnée» en quantités suffisantes pour prendre en charge les commandes des grossistes et des détaillants. 

Il y a à présent comme une urgence à préciser qu’il s’agissait d’une situation conjoncturelle et nullement une option appelée à être rééditée à des occasions particulières qui ne manqueront pas de survenir au cours de l’année. L’arrivage d’un cheptel vif d’outre-mer est du reste supputé en prévision de la prochaine Fête du sacrifice. 

Des débats devront être lancés sans délai à travers toutes les collectivités locales pour évaluer les capacités de relance des filières de production, au premier rang desquelles celles de l’agriculture et de l’élevage. Une wilaya n’est pas seulement un marché et une demande de consommation en latence, ce sont en fait des centaines de milliers d’habitants en grande partie en âge de travailler et autant d’hectares de terres destinées au moins en partie à être cultivées. 

Le recensement général de l’agriculture qui aura lieu entre mai et juillet prochains vient à point nommé pour redéfinir les priorités et esquisser des perspectives de développement avantageuses pour le pays. Le dispositif annoncé par le département de l’agriculture implique de conclure de nombreux débats qui traversent également d’autres secteurs de la vie nationale.

 Quelle place et quelles possibilités d’expansion pour les programmes d’urbanisation ou d’industrialisation sur des terres dont le déclassement ne coïncide pas toujours avec les exigences d’un développement harmonieux ? La multiplication des projets de création de «zones industrielles» sans qu’aucune ne soit réellement en service est le plus souvent le signe d’un marasme ambiant que d’une promesse d’essor économique.

 Pour sortir des interminables litiges autour des questions de propriété et des indemnisations, totalement inopportunes pour la communauté, il suffit de consulter l’avis du simple citoyen, en rendant effective la démocratie participative dans les assemblées élues. Chaque commune est quasiment et officiellement dotée d’une zone d’activité, mais non lancée pour diverses raisons, pendant que celles entourant les chefs-lieux de wilaya attendent des travaux de viabilisation pour connaître une véritable mise en service. 

C’est dans ce statu quo contreproductif que des instances de gestion continuent de tirer des plans d’aménagement et de lotissement sur des centaines d’hectares de terres en zone agricole, faisant fi de l’éloignement du réseau autoroutier et des infrastructures portuaires. Pourtant, l’affectation des projets d’investissement dans des parcs industriels en cours de finalisation et autrement mieux situés est envisageable s’agissant de circonscriptions riveraines. 

Le dossier de la numérisation doit également connaître son épilogue dans certains secteurs qui ont vocation à la concevoir et à en développer les outils et non seulement à en adopter l’usage. Le défi «zéro papier», comme cela a été évoqué au sujet de l’université, se pose dans d’autres segments qui ont encore maille à partir avec la technologie, dans le secteur bancaire et autres établissements, ainsi que des entreprises publiques et privées.

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