Le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural a annoncé le lancement du recensement général de l’agriculture, amorcé par une opération pilote dans six wilayas.
Cette initiative, prévue du 18 février jusqu’au 3 mars, cible initialement les communes d’In Zghmir (Adrar), Aïn Naga (Biskra), Aïn Elbel (Djelfa), Oued Taria (Mascara), Dréan (ElTarf), et Hameurlaïne (Tipaza). « L’objectif premier de cette phase pilote est d’évaluer l’efficacité du plan opérationnel, élaboré par le comité technique sur le terrain, avant une généralisation à l’échelle nationale », a déclaré Mohamed Tifouri, directeur des statistiques, de la numérisation et de la prospective au ministère de l’agriculture et du développement rurale , dans une intervention à la télévision Algérienne.
« La nécessité d’un recensement agricole exhaustif, couvrant les terres arables et le cheptel, découle de la volonté de fournir des chiffres précis du secteur. Ces données, cruciales pour les décideurs et experts, visent à orienter les politiques de développement agricole » souligne M. Tifouri avant de rappeler les récentes critiques du président de la République qui avait souligné l’impact de données erronées sur les prévisions de sécurité alimentaire, tant en termes d’importations que de production nationale de viande et de lait.
Dans le cadre de la feuille de route 2020-2024, le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural avait entrepris en 2023 le recensement national des exploitations agricoles et de l’élevage. Selon les donnés fournies par M . Tifouri, Les chiffres révélés sur le terrain ont carrément faussé les données précédentes. « Le patrimoine animalier est désormais évalué à 21,7 millions de têtes fin 2022, bien en-deçà des 36 et 27 millions annoncés. Le cheptel comprend 17,3 millions de moutons, dont 13 millions de brebis sujettes à des abattages illégaux. Les génisses atteignent 1,6 million de têtes, loin des besoins nationaux en production laitière et de viande rouge », dévoile le représentant du ministère de l’agriculture.
L’ampleur de cette opération a nécessité des préparatifs approfondis et la mobilisation de ressources significatives. La commission nationale du recensement général de l’agriculture, présidée par le ministre Youssef Cherfa, a examiné les détails du lancement, adoptant une méthode pratique et un plan d’information spécifique.
S’inspirant de la méthodologie du dernier recensement national de la population, celui de l’agriculture utilisera des outils technologiques tels que des tablettes numériques. Les ressources humaines dédiées ont été préparées, avec un encadrement et une formation rigoureux. “ En plus de cela nous avons mis en place un grand sondage où il est question de récolter des réponses précises quant à des éléments clés dans l’agriculture. Il s’agit entre autre du foncier agricole, de la main-d’oeuvre, de l’irrigation, du machinisme, la semence et bien plus encore”, souligne M. Tifouri avant de noter que cette opération constitue la 3e du genre après celle de 2001 et 1973 insistant sur son importance dans la compréhension, la structuration et le développement du secteur agricole national.