Trois nouveaux monuments de la wilaya de Skikda ont été ajoutés à la liste de recensement complémentaire des biens culturels de la région.
Il s’agit du barrage romain de Oued Lemhiguen, dans la commune de Zerdaza, de la mosquée Sidi Driss, relevant de la commune de Béni Oulbène, et de «Bordj El Miksala», dans la commune de Skikda, précise Hocine Doub, chef du bureau des monuments et sites de cette Direction.De 17 mètres de long et 1 mètre de large en pierres taillées, le barrage romain d’Oued Lemhiguen, relevant de la commune de Zerdaza, est l’un des rares témoins des ouvrages hydrauliques de cette période ancienne dont les eaux étaient exploitées en agriculture, d’où l’importance de son inscription sur cette liste. La mosquée Sidi Driss de Béni Oulbène est constituée de deux édifices séparés. Le premier est une salle de prière, aux murs et toit effondrés, avec au milieu du mur oriental un minaret de 11 mètres de haut surmonté d’une coupole. Le second édifice est constitué de deux pièces servant de «maydha» (salle d’eau), a précisé le même responsable.
C’est une des plus vielles constructions religieuses de la wilaya qui date du milieu du XVIIe siècle, indique-t-on de même source, précisant que d’après l’historien français Louis Barter, sa construction est intervenue suite à un vœu d’Aziza, épouse de Radjeb Bey qui gouvernait Constantine vers 1666. Un siècle plus tard, la mosquée a été restaurée par Salah Bey et plusieurs personnalités sont enterrées dans le cimetière mitoyen, dont Sidi Bouhmam, un descendant des saints de la région de Sidi Okba dans le Sahara, explique Hocine Doub, avant de relever qu’il s’agit d’un des rares vestiges de la période ottomane.
Bordj El Miksala, ou le fort de Skikda, localement appelé El Finga (la guillotine), a été construit sous l’occupation coloniale française en 1843 à 190 mètres au-dessus du niveau de la mer sur 1 km du centre-ville de Skikda, indique le même cadre, soulignant que le nom de ce lieu sinistre qui fut le site d’horribles exactions coloniales perpétrées durant la guerre de Libération nationale demeure gravé dans la mémoire des Skikdis.