RCD : Ouverture du débat sur la prochaine présidentielle

20/01/2024 mis à jour: 04:19
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Photo : D. R.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a tenu hier, à Alger, la quatrième session ordinaire de son conseil national. Trois points étaient inscrits à l’ordre du jour de cette réunion, à savoir l’examen de la situation politique générale suivi de débats (à huis clos) sur l’élection présidentielle de 2024, l’évaluation de la situation organique du parti ainsi que les divers.

Dans son allocution d’ouverture devant les membres du conseil national, le président du RCD, Athmane Mazouz, a d’abord souligné le caractère «particulier» et «décisif» de la conjoncture que traverse le pays, marqué par un processus de «normalisation de l’écrasante majorité de la classe politique algérienne». «Après avoir passé une année sans conformité d’agrément et subi d’innombrables attaques (…), nous sommes sortis plus forts pour faire face aux entourloupes qui nous visaient», a-t-il ajouté, indiquant que le parti s’est imposé comme règle de «ne jamais céder sur les principes».

Selon lui, le RCD demeure l’un des «rares partis» à animer la scène publique dans un environnement gagné par les «renoncements et l’opportunisme», tout en prônant, dira-t-il, «une démarche de sauvegarde nationale en dehors et contre le système».

Abordant la question de l’élection présidentielle, de 2024, Mazouz a appelé à «éviter» des compétitions électorales qui tendent à faire «revivre des dégâts (politiques) pour de longues années». «Aborder une élection propre suppose la consécration d’une organisation indépendante pour l’organisation des scrutins avec des procédures légales admises par tous», a-t-il estimé, faisant allusion à l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Il a, en outre, fait savoir que le parti a toujours été «guidé» dans ses décisions par l’intérêt du pays.

«Et c’est ainsi, comme aujourd’hui, qu’on engage des débats dans nos structures et rendons nos décisions publiquement», a-t-il expliqué, affirmant ne pas vouloir influencer le cours des débats, lors de cette session «ni anticiper sur les décisions futures ».

«La situation générale du pays est très inquiétante. Notre pays vit un moment critique de son histoire (…)», a-t-il appuyé. Sur la question de l’Etat de droit, Mazouz a réprouvé l’«instrumentalisation de la justice» dans, a-t-il déclaré, une stratégie de «liquidation politique des acteurs crédibles de l’opposition». Au plan économique, il a relevé qu’il n’y a «aucune» relance de l’investissement, une croissance «quasi nulle» dans les domaines hors hydrocarbures, une législation «inadaptée et instable», une bureaucratie «étouffante» et une inflation «galopante» qui s’installe durablement.

«Si des réformes structurelles et décisions courageuses ne sont pas prises, des menaces réelles sur la cohésion sociale ne sont pas à écarter et qui ne manqueront pas d’accroître les fractures dans le pays», a-t-il prévenu.

Lors d’un point de presse qu’il a animé en marge des travaux du conseil national, M. Mazouz a indiqué que la position du parti concernant la présidentielle sera connue en «temps voulu». «Nous ne nous inscrivons pas dans l’agenda du pouvoir. Il ne faudrait pas que cet agenda nous soit imposé», a-t-il lancé.

Questionné au sujet de l’éventualité de voir une «candidature consensuelle» se dégager au sein du camp démocratique, à l’occasion de la prochaine échéance électorale, le président du RCD s’est dit toujours «favorable» à cette option : «Cela fait déjà une année, depuis le 6e congrès du parti, que j’ai appelé à ce que ce débat ait lieu. C’est une option qui peut effectivement ouvrir une perspective sérieuse pour le camp démocratique mais aussi pour tous les Algériens.» 

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