Rapport de The Economist sur l’économie africaine pour l’année 2022 : Une amélioration relative de la croissance

18/01/2022 mis à jour: 21:14
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Dans un rapport sur les perspectives économiques pour l’année 2022 dans les pays du Moyen-Orient et en Afrique, The Economist s’attend à une amélioration modeste de la croissance économique, grâce notamment à la hausse de prix des matières premières. «L’Afrique pourrait être la seule région, à l’exception du Moyen-Orient, qui connaîtra une accélération de la croissance économique en 2022, mais cela reflète en grande partie une amélioration modeste dans un contexte qui reste très difficile», indique le rapport.

Le même document souligne que si l’année 2021 a été difficile, la reprise en cours en Afrique peut être décrite comme un patchwork de performances variables. «La plupart des poids lourds de la région, à savoir l’Algérie, l’Angola, l’Ethiopie, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Soudan et la Zambie, seront encore une fois sous-performants», prévoit The Economist.

Par contre, indique encore le même rapport, la dynamique sera meilleure dans de petites économies, comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Ghana en Afrique de l’Ouest, et l’Ouganda le Rwanda la Tanzanie et dans une moindre mesure le Kenya en Afrique de l’Est, qui «ouvriront la voie à une croissance du PIB réel».

Dans son ensemble, le continent bénéficiera d’une forte demande mondiale sur les matières premières dont les prix connaissent déjà des hausses, notamment les hydrocarbures les métaux et minéraux, le bois et les produits alimentaires. «Les pays les plus touchés par les fluctuations des prix des matières premières sont les grands groupes énergétiques, comme l’Algérie, l’Angola, l’Egypte, la Libye et le Nigeria, ainsi que les Etats miniers à grande échelle, comme le Botswana, la RDC, le Ghana, la Mauritanie, le Maroc, la Namibie, le Niger le Sierra Leone, l’Afrique du Sud, la Zambie et le Zimbabwe.»

La tendance haussière des prix des matières premières devrait se poursuivre en 2022, bien qu’à un rythme plus lent, prédit The Economist en notant que c’est de bon augure pour les revenus des entreprises et les cours des actions en Afrique.

The Economist prévoit un prix moyen du baril à 75 dollars pour toute l’année 2022. Le même rapport relativise toutefois l’effet de ces hausses de prix. «Cette forte demande et les prix élevés fourniront une aubaine financière temporaire et un certain répit financier momentané pour les exportateurs africains», est-il précisé dans le rapport. Par ailleurs, la contre-performance continuera d’impacter le secteur du tourisme et des voyages.

Les pays dont les revenus dépendent de ce secteur souffriront de la persistance de la pandémie de Covid-19 et les risques d’apparition de nouveaux variants. Outre cet aspect, une pression sur les taux de change continuera de fragiliser les économies africaines. «La plupart des pays africains verront leur monnaie perdre de la valeur par rapport au dollar américain en 2022…

54 Etats africains prévoient de connaître une dépréciation nominale entre fin 2021 et fin 2022… La dépréciation de la monnaie par rapport au dollar aggravera les pressions inflationnistes en Afrique et exacerbera les problèmes de service de la dette extérieure parmi les Etats très endettés de la région», indique le même rapport en s’attendant à ce que 30 pays africains connaîtront une inflation moyenne annuelle des prix à la consommation égale ou supérieure à 5% en 2022. Un taux d’inflation à deux chiffres touchera l’Angola, l’Ethiopie, le Nigeria, la Zambie et le Zimbabwe. 

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