Rapport de l’OCDE sur les perspectives économiques : Une croissance mondiale de 3,1% en 2024 et 3,2% en 2025

05/05/2024 mis à jour: 01:16
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Selon les spécialistes, les déséquilibres entre l’offre et la demande sur les marchés du travail s’atténuent - Photo : D. R.

«Globalement, l’inflation sous-jacente des biens a diminué de manière régulière, mais dans les services, elle a été plus tenace,demeurant nettement supérieure aux moyennes relevées avant la pandémie dans la majorité des pays», a indiqué le rapport de l’OCDE  de mai 2024.

Certains signes indiquent que les perspectives mondiales ont commencé à s’éclaircir, bien que la croissance reste modeste. L’impact du resserrement de la politique monétaire perdure, notamment sur les marchés du logement et du crédit, mais l’activité mondiale se montre relativement résiliente, l’inflation recule plus rapidement que prévu et, dans le secteur privé, la confiance se redresse.»

Telle est l’analyse parue dans le rapport sur les perspectives économiques de l’OCDE de mai 2024. Les rédacteurs de ce rapport y perçoivent «l’amorce d’une reprise». En effet, les déséquilibres entre l’offre et la demande sur les marchés du travail «s’atténuent», le chômage «restant à son plus bas niveau historique ou proche de celui-ci».

Selon la même source, les revenus réels ont commencé à se redresser, parallèlement à la modération de l’inflation, la croissance des échanges est redevenue positive. Ce texte fait remarquer que les évolutions «diffèrent toujours» d’un pays à l’autre, la forte croissance affichée par les Etats-Unis et de nombreuses économies de marché émergentes «compensant les résultats moins bons» observés dans nombre d’économies avancées, tout particulièrement en Europe.

En 2023, la croissance mondiale s’est poursuivie à un rythme annuel supérieur à 3%, tandis que la croissance du PIB mondial devrait s’établir à 3,1% en 2024 et à 3,2% en 2025.  «Ce rythme est inférieur à celui observé au cours de la décennie antérieure à la crise financière mondiale, mais proche des estimations actuelles des taux de croissance potentielle, tant dans les économies avancées que dans les économies de marché émergentes», note le rapport.

L’inflation, quant à elle, est en repli vers les taux ciblés, mais des tensions persistent. L’on souligne que l’inflation globale a diminué rapidement dans la majorité des économies en 2023, sous l’effet du «resserrement des politiques monétaires, de la baisse des prix de l’énergie et de la poursuite de l’atténuation des tensions au niveau des chaînes d’approvisionnement».

Et d’ajouter que la hausse des prix des produits alimentaires a également diminué fortement dans la plupart des pays, «les bonnes récoltes de cultures essentielles, comme le blé ou le maïs s’étant traduites par une baisse rapide des prix par rapport aux pics atteints» après le début de la guerre en Ukraine.

«Globalement, a-t-on indiqué, l’inflation sous-jacente des biens a diminué de manière régulière, mais dans les services, elle a été plus tenace, demeurant nettement supérieure aux moyennes relevées avant la pandémie dans la majorité des pays.»

Un léger resserrement budgétaire attendu

Le rapport de l’OCDE souligne que l’intelligence artificielle (IA) pourrait relancer la croissance tendancielle de la productivité et accélérer l’innovation, même s’il admet qu’il est très difficile d’en estimer l’incidence sur la productivité. «La part des entreprises qui utilisent l’IA a augmenté rapidement, mais la majorité d’entre elles sont de grande taille», a-t-il indiqué.

Le rapport en question incite les autorités monétaires à rester prudentes de sorte qu’elles puissent continuer d’orienter la politique monétaire de façon à garantir une maîtrise durable des tensions inflationnistes sous-jacentes. «Si l’inflation poursuit son repli, a-t-on expliqué, un abaissement des taux directeurs nominaux pourra être amorcé, mais l’orientation de la politique monétaire devrait rester restrictive pendant quelque temps encore.

Le rythme et l’ampleur des baisses des taux directeurs seront fonction des données et pourront varier d’un pays à l’autre selon la conjoncture économique.»

A propos des projections budgétaires 2024-2025, un léger resserrement budgétaire est attendu dans de nombreux pays, les pouvoirs publics commençant à reconstituer des marges de manœuvre budgétaires.

La politique budgétaire doit faire face aux tensions croissantes pour assurer la viabilité de la dette, selon la même source.  L’on affirme par ailleurs que le ratio dette publique/PIB devrait continuer d’augmenter dans de nombreux pays.

«Les pouvoirs publics sont confrontés à des difficultés budgétaires croissantes, qui tiennent à l’augmentation du coût de service de la dette et au surcroît de tensions considérables sur les dépenses qui s’annoncent en raison du vieillissement démographique, de l’atténuation du changement climatique et de l’adaptation à ses conséquences, ainsi que des dépenses militaires et de la nécessité de financer de nouvelles réformes», a-t-on indiqué.

 

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