Rapport de l’AIE sur le marché du gaz : Incertitudes et volatilité en perspective

11/10/2023 mis à jour: 01:03
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Photo : D. R.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a mis en garde, hier dans un nouveau rapport, sur les risques de tensions sur le marché du gaz au cours de l’hiver, et ce, malgré le niveau important des stocks de gaz en Europe.

Cet avertissement serait justifié par de nouvelles restrictions touchant l’acheminement de gaz russe via les gazoducs. «Malgré le rééquilibrage progressif des marché du gaz, les risques et les incertitudes pèsent sur les perspectives pour l’hiver 2023-2024», indique le rapport de l’AIE sur les perspectives du marché du gaz à 2026.

L’OCDE rejoint la même analyse en affirmant qu’un hiver froid et rigoureux sera synonyme de pression sur la demande de gaz liquéfié acheminé par navires, face à une baisse des livraisons russes par canalisation, particulièrement vers la fin 2023 et début 2024. Cette tension sera accompagnée bien évidemment de volatilité au niveau des prix du gaz au profit des pays exportateurs.

L’Algérie fait, pour rappel, partie des principaux fournisseurs de gaz en direction de l’Europe. Le Vieux Continent avait tenté de prendre les devants, pour ne pas subir la pénurie de l’hiver 2022, en stockant le maximum de gaz. Les Etats de l’UE ont gonflé de 70% leurs achats de GNL durant l’année et le niveau des stocks a même dépassé les 90%, mais sans toutefois arriver à s’assurer un hiver sans risques.

Outre la situation de cet hiver, l’AIE prévoit que la demande mondiale de gaz naturel devrait connaître une croissance plus lente jusqu’en 2026, après le pic en 2021 sur les marchés matures. La demande mondiale devrait ainsi augmenter de 1,6% par an entre 2022 et 2026, soit plus lentement que la hausse annuelle moyenne de 2,5% entre 2917 et 2021.

Une croissance lente occasionnée par l’augmentation de l’utilisation des énergies renouvelables. «Après leur apogée entre 2011 et 2021, les marchés mondiaux du gaz sont entrés dans une nouvelle période plus incertaine, qui devrait se caractériser par une croissance plus lente et une plus grande volatilité, et pourrait conduire à un pic de la demande mondiale à la fin de la décennie», a souligné Keisuke Sadamori, directeur des marchés de l’énergie et de la sécurité de l’AIE.

La croissance sera, selon le même rapport, concentrée dans les pays représentant près de la moitié de la consommation mondiale de gaz, que ce soit en Asie ou dans les économies riches en gaz du Moyen-Orient et de l’Afrique.

«A elle seule, la Chine devrait représenter près de la moitié de la croissance totale de la demande mondiale de gaz entre 2022 et 2026, afin d’alimenter sa production industrielle, son secteur électrique et ses zones urbaines», explique le rapport.

Ce dernier intervient au lendemain de la publication par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole d’un rapport prévoyant une hausse de plus de 16% de la demande de pétrole d’ici 2045 par rapport à 2022.

«Notre scénario de référence voit la demande de pétrole atteindre 116 million de barils par jour d’ici 2045, soit environ 6 mb/j de plus sur la période… et avec le potentiel d’être encore plus élevée», a estimé le SG de l’OPEP, Haithem Al Ghais, en affirmant que le monde continuera à avoir besoin de davantage d’énergie dans les décennies à venir. 

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