La moitié des points de collecte ne sont pas dotés d’équipement. 211 points de décharge non traités, dont près de 6000 points critiques.
La gestion des déchets ménagers et assimilés dans les communes de la wilaya d’Alger est «loin de répondre aux normes internationales» et «n’est pas assurée dans des conditions satisfaisantes», a indiqué la Cour des comptes dans son rapport annuel 2021.
Le rapport, reprenant les principaux résultats des travaux d’investigation réalisés par la Cour des comptes en exécution de son programme de contrôle de 2019, évoque la gestion des déchets ménagers et assimilés dans les communes de la wilaya d’Alger, qui est assurée principalement par deux établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC de wilaya), NetCom et Extranet.
Ces deux organes sont chargés, notamment, de la collecte et du transport des déchets ménagers et assimilés, du balayage de certaines voies publiques et du lavage de certains espaces publics.
Les investigations effectuées par les enquêteurs de la Cour des comptes, portant sur la période 2016-2020, ont permis de constater que «la prise en charge de ce service public, financé essentiellement par les contributions financières de la wilaya d’Alger, n’est pas assurée dans des conditions satisfaisantes», selon le même document.
D’après la Cour des comptes, «la prise en charge des déchets ménagers et assimilés à la wilaya d’Alger est loin de répondre aux normes internationales et à l’objectif du plan stratégique de développement d’Alger qui vise à faire de cette dernière une capitale de rang mondial».
Dans ce cadre, les enquêteurs ont constaté que «la qualité du service de collecte se caractérise par l’existence de nombreux points de collecte (40%) qui ne sont pas dotés d’équipement de précollecte (bac), la présence de 211 points de décharge non-traités dont près de 6000 points critiques, en plus du séjour prolongé des déchets sur la voie publique avant leur enlèvement et de l’irrégularité du service de collecte».
Quant au balayage manuel et mécanique des voies publiques et le lavage des espaces publics, «ils ne couvrent que les principales artères des communes du Centre ainsi que les espaces publics limitrophes de certaines administrations et institutions publiques», note encore le rapport.
Ces carences s’expliquent notamment, selon la même source, par «l’inefficacité du mode de fonctionnement actuel de ces deux EPIC, la faiblesse de la fonction de gestion des ressources humaines et le manque de performance dans la gestion et l’exploitation du parc roulant».
Afin de mettre ces deux entreprises publiques au diapason des normes internationales, la Cour des comptes a formulé quelques recommandations relatives notamment à la mise en place de capacités managériales adéquates, d’un système de gestion intégré, d’un plan de gestion des déchets ménagers et assimilés (plan de collecte, de balayage et de lavage).
Pour faire face aux déficiences constatées, ajoute l’institution de contrôle, les services de la wilaya d’Alger doivent, d’une manière «urgente», contractualiser avec les EPIC, un cahier des charges fixant les charges et les sujétions de service public aux établissements publics de la wilaya d’Alger et un contrat de performance avec les cadres dirigeants, qui sont en voie de finalisation.