Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi la communauté internationale à prendre des mesures pour lutter contre le racisme où et quand il se manifeste, et à éliminer toutes les formes de discrimination raciale.
M. Guterres a fait ces remarques lors d’un discours à l’Assemblée générale de l’ONU marquant la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, qui est observée le 21 mars. La discrimination raciale est l’une des forces les plus destructrices qui divisent les sociétés, responsable d’un nombre de morts insensé et de souffrances extrêmes tout au long de l’histoire, a-t-il affirmé.
Aujourd’hui, la discrimination raciale et l’héritage de l’esclavage et du colonialisme continuent de ruiner des vies, de marginaliser des communautés et de limiter les opportunités, empêchant des milliards de personnes de réaliser pleinement leur potentiel, a-t-il ajouté. «La xénophobie, les préjugés et les discours de haine augmentent. Les dirigeants politiques font des migrants des boucs émissaires, ce qui a un effet dévastateur», a dit M. Guterres.
Il a fait remarquer qu’après une période de prise de conscience mondiale du racisme, certains pays connaissent une réaction brutale contre les politiques et les pratiques antiracistes. Le secrétaire général a également souligné la nécessité de lutter contre le racisme à l’ère numérique, notant que les influenceurs suprémacistes blancs tirent profit du racisme sur les plateformes de réseaux sociaux, et que les algorithmes d’intelligence artificielle amplifient et numérisent la discrimination raciale.
Le racisme est comme une voiture de luxe dont chaque année paraît un nouveau modèle qui, s’il n’est pas maîtrisé, peut conduire à un génocide, a déclaré de son côté le président de l’Assemblée générale des Nations unies, Csaba Korosi. «Comme un virus, le racisme mute et s’adapte aux différentes époques et aux différents contextes», a-t-il regretté. «On dit que ‘le racisme c’est comme une Cadillac, il y a un nouveau modèle chaque année’», a déclaré M. Korosi.
Le racisme et les discours de haine assiègent les sociétés dans de nombreuses directions, y compris par le biais de la technologie et en ligne, a-t-il ajouté. Il a observé que le racisme prenait des formes nouvelles, dissimulées mais pas moins toxiques en ligne.
Les algorithmes peuvent perpétuer les stéréotypes et les préjugés raciaux, tandis que la technologie peut être utilisée pour accroître la surveillance illégale et renforcer les pratiques discriminatoires, a-t-il noté. Selon M. Korosi, les gouvernements et les sociétés technologiques doivent travailler ensemble pour réglementer les plates-formes virtuelles et enrayer la haine chaque fois qu’elle apparaît et dans tous ses langages.
30% des hauts postes de fonctionnaire réservés aux personnes noires au Brésil
Au moins 30% des postes de confiance au sein de la Fonction publique du Brésil seront réservés aux personnes noires et métisses, selon un décret signé mardi par le président Luiz Inacio Lula da Silva.
«Le racisme est à la racine des inégalités, c’est pourquoi nous devons le combattre comme la vermine dans une plantation», a lancé le président de gauche à Brasilia, où il a signé le décret. Il était accompagné de sa ministre de l’Egalité raciale, Anielle Franco, icône de la lutte contre le racisme et la violence policière.
Dans le but d’«encourager la présence des personnes noires dans les postes de décision et de direction», le décret indique que 30% de ces postes au sein de l’administration publique leur seront réservés.
Cet objectif devra être atteint d’ici la fin 2025, précise le gouvernement dans une note. Lula, qui a entamé en janvier son troisième mandat à la tête de ce pays de 213 millions d’habitants, s’est engagé à ce que son gouvernement reflète «le visage de la société brésilienne», en grande partie noire et métisse. Sans l’absence de discrimination raciale et de genre, «il n’y aura pas de démocratie», a souligné le président. R. N.