Quand le foot ne va pas …

31/01/2024 mis à jour: 00:33
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Les désillusions en football ont toujours été amères. Elles sont difficiles à surmonter, surtout lorsqu’il s’agit de l’élimination «non digérable» d’une compétition, au moment où tout un peuple s’attendait à vivre le sacre de son équipe. La sortie précoce des Verts de la CAN en Côte d’Ivoire, la deuxième de suite, après l’édition du Cameroun, continue à ce jour d’animer les débats les plus passionnés, atteignant parfois des niveaux décevants. 

Cette déconvenue fait partie de ces désillusions ayant fini par saper le moral de toute une nation qui a repris ses droits aux rêves les plus fous, après le titre africain remporté en 2019 en terre égyptienne. 

Ce qui est tout à fait légitime, surtout en Afrique où le football n’est pas uniquement un sport, mais une véritable «religion». Toutefois, en dehors des regrets, des larmes des supporters, des cris de colère sur les plateaux des télévisions et les tirs croisés sur les ambulances, il est plus utile de prendre les choses avec sagesse en cherchant les failles à corriger et ne pas se contenter de régler des comptes ou chercher un bouc émissaire. 

Et l’histoire est encore là pour nous rappeler qu’il y a parfois des paradoxes qui surviennent pour surprendre les plus superstitieux. Comme un paradoxe n’arrive jamais seul, c’est l’équipe nationale de handball qui a créé l'événement, là où personne ne l’attendait vraiment. 

Partie en Egypte dans une mauvaise posture, pour ne pas parler de crise, elle a su relever le défi, réalisant l’exploit de se qualifier en finale, et parvenant à faire oublier aux Algériens la déroute de l’équipe de football qui était, elle, très attendue. Une consolation dans l’attente de lendemains meilleurs et sans désillusions pour les supporters des Verts. 

Sans prétendre rédiger un essai sur les désillusions, il faut rappeler qu’elles ont toujours fait partie de l’histoire même du football. Les exemples n’ont jamais manqué. De grandes nations de la balle ronde, avec des étoiles sur les maillots, ont été humiliées chez elles (le Brésil en 2014), sorties par la petite porte (l’Allemagne en 2018), ou n’ayant même pas réussi à se qualifier à une Coupe du monde (Italie en 2022) et d’autres encore. En Afrique, les histoires des échecs sont légion. Certains sont à méditer. 

Mais le plus important dans tout cela est de savoir suivre les bons exemples pour retrouver le bon chemin. Le cas le plus édifiant est celui du Sénégal, la meilleure équipe actuellement du continent. Au Mondial de 2002, les Lions de la Teranga étaient au sommet de la gloire, avec une équipe de rêve menée par l’ancien capitaine et actuel sélectionneur Aliou Cissé. Un parcours presque exemplaire et un jeu qui faisait la joie de tous les Africains. Finalement, le succès aura duré à peine cinq ans, avant que le Sénégal ne connaisse une chute très dure, marquant le début d’un long cauchemar. 

Cela avait commencé par une élimination humiliante à la CAN-2008, puis une sortie inattendue au tour préliminaire des éliminatoires de la Coupe du monde 2010, au profit de l’Algérie. Les émeutes du 11 octobre 2008 ayant suivi cette élimination resteront dans la mémoire des joueurs. C’était la fin d’une époque et d’une génération. Le Sénégal, qui a raté toutes ses sorties continentales, réussira à revenir en investissant dans le championnat local et surtout dans les jeunes catégories. 

Il a confirmé son retour avec cette nouvelle génération emmenée par Sadio Mané à partir de 2015. Les succès n’ont pas tardé à suivre. Le Sénégal compte déjà un réservoir de joueurs de talent pour prendre la relève de leurs aînés. Un exemple à suivre.

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