C’est un goût de l’humanisme à découvrir à travers la poésie de Mohand Said Bensekhria. Un style sage, un amour à la paix et une belle parole douce à découvrir. Il transforme, avec sa poésie, les malheurs de la vie à des expériences. Une sincérité des mots est ressentie à travers ses textes. Il y a de tout dans son récent recueil de poésie publié chez les éditions Imtidad. Il vient après Au clair de mes nuits (éditions l'Harmattan, 2019) et Paradis des âmes perdues, (édition Edilivre, Paris -2016).
A travers la lecture de ces poèmes, on confirme son énergie et surtout son choix de rester attentif au monde qui l’entoure. Il ne se dissocie pas du monde journalistique, lui qui est dans le domaine radiophonique depuis 30 ans. Il le dit fièrement que c’est le journalisme qui l’a amené et emporté vers le monde de l’écriture et de la poésie. Un métier qui lui a appris à être proche des autres, attentif mais surtout sensible. Il s’agit simplement d’une continuité d’un métier où une objectivité est imposée qui ne lui permet donc pas de tout dire. Il garde alors le côté subjectif, émotionnel et les jeux de mots pour sa deuxième passion, la poésie.
Le journalisme ne lui a pas suffi pour parler des différentes souffrances, de l’amour, des rêves, des espoirs, la tristesse, la hogra, la haine… De l’humanisme, tout court. Amoureux des mots et imprégné de la poésie arabe, française ou encore kabyle, ses versets nous emportent dans un monde magique. Inspiré, dit-il, par le style basé sur les oxymores de l’artiste Matoub Lounès, il va donc d’un mot à son contradictoire.
Un bouquet de mots (60 poèmes au total) que nous découvrons. Et d’ailleurs, un poème est titré ainsi «bouquet de mots». Un extrait : «Et il est des mots qui apaisent nos maux… Des mots magiques qu'on garderait dans un pot…Tel un bouquet de roses qui dit tellement de choses…En rimes riches d›émotion ou en simple prose…Des mots, je me désaltère, j'assouvie ma faim… Quand la plume et sa muse me tiennent la main… Je vaque au gré de la brise et du vent dans les cheveux… Sur ma plume, des senteurs d'un hier heureux… Et de petites gouttelettes d'encre aux couleurs du bonheur… Des mots couleur arc-en-ciel, bleus, jaunes, rouges et miel…Des points, des virgules, des roses et des fleurs…Que de beaux souvenirs cachés d'entre ces mots enchanteurs… Nés de fragments de frissons tissés en dentelle… Lorsque les mots caressent ma plume, des doigts je touche le bonheur».
Dans le poème «Imparfait heureux», il nous livre ses habituelles figures de style : «Une vie heureuse ou une vie parfaite…L’important qu’elle soit pleine et entière…Bonheur dans la tête et les yeux en fête… Le cœur toujours en joie et l’âme mellifère…De la boue plein les pieds dans les bottes…Les mains sales, noires, toutes en cloques…Le bonheur est parfois sous une p’tite motte… Un bout de galette et des œufs à la coque…Un tout petit somme sous un vieux pêcher… Senteurs fleuries sous un gai soleil parfumé… Un vieux chien berger, bien vaillant, aux aguets… Le bonheur comme la vie tiennent aux p’tites choses…Si une simple abeille fait le bonheur de la rose… Le mien est dans la plume quand elle livre ses secrets …».
La poésie est la base de tout, dit Mohand Saïd Bensekhria, lorsqu’il est passé sous la casquette d’invité sur les ondes de ses premières amours, la radio nationale. Mohand Saïd Bensekhria est convaincu que chacun de nous à un don en poésie et il suffit seulement de trouver un moyen de l’extérioriser.
Pour l’instant, pour ceux qui veulent se procurer le recueil, il est disponible aux librairies du Tiers-Monde, Cheik de Tizi-Ouzou, Point-virgule de Cheraga et Haroun d’Akbou et à partir de samedi 3, livrable en France.