Les propos tenus par le président de l’Union internationale des savants musulmans, le Marocain Ahmed Raissouni, à l’égard de l’Algérie ont fait réagir plusieurs partis politiques qui en ont dénoncé la teneur.
Qualifiant la déclaration faite par Raissouni de «dangereuse», le Front de libération nationale (FLN) a noté que ces propos sont venus pour «reproduire le discours du makhzen concernant son supposé droit historique sur des terres de pays limitrophes».
Le FLN dénonce également la «transformation de cette Union internationale en un outil politique entre les mains de pays qui l’utilisent pour asseoir leurs rôles sur le plan géostratégique». Plusieurs autres formations politiques, à l’image du Mouvement de la société pour la paix (MSP), du Front El Moustakbal ou du mouvement El Bina, ont également réagi pour dénoncer ces propos. C’est le cas également du Haut conseil islamique (HCI) qui, par la voix de son secrétaire général, Boumediene Bouzid, a qualifié ces propos de «fitna».
Pour rappel, le président de l’Union internationale des savants musulmans, Ahmed Raissouni, avait, dans une émission télévisée dont des extraits ont circulé sur les réseaux sociaux, appelé les Marocains au «djihad» afin de «récupérer Tindouf». Il s’en est également pris à l’intégrité territoriale de la Mauritanie.
Une déclaration qui a même fait réagir l’organisation qu’il préside – fondée par le muphti égyptien El Qaradaoui – qui s’en est démarquée. «Les interviews ou articles de son éminence le président ou le secrétaire général expriment uniquement l’opinion de l’auteur, et n’expriment pas nécessairement l’opinion de l’Union», a indiqué l’organisation dans un communiqué.
Installé depuis plusieurs années en Arabie Saoudite, Ahmed Raissouni a été le fondateur du Mouvement marocain de l’unicité et de la réforme (MUR), qu’il a présidé jusqu’en 2003. Ce dernier est considéré comme la source d’inspiration du Parti de la justice et du développement (PJD), parti majoritaire au Parlement marocain jusqu’aux élections législatives de 2021. Les déclarations de Raissouni ont également provoqué l’ire des Mauritaniens. La Fondation des oulémas mauritaniens a ainsi dénoncé ce qu’elle considère être une «atteinte à l’intégrité territoriale de la Mauritanie» et «une entorse aux pratiques et us diplomatiques».