Propagation inquiétante de la variole du singe : L’OMS convoque un comité d’urgence

20/06/2022 mis à jour: 02:30
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Le dernier décompte publié, samedi, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état de 2103 cas confirmés de la variole du singe (monkeypox), répartis sur 42 pays. Cette maladie aussi transmissible que la Covid-19, et qui connaît une résurgence dans certains pays, est source de préoccupation pour ladite organisation.

L’OMS convoque, cette semaine, un comité d’urgence pour déterminer «si la progression actuelle de cette pathologie dans les pays non endémiques constitue une urgence de santé publique de portée internationale».

L’ampleur de cette épidémie pose un risque réel, selon le directeur de l’OMS pour l’Europe, qui reste l’épicentre de cette épidémie croissante avec 25 pays signalant plus de 1500 cas, soit 85% du total mondial. Pour Hans Henri P. Kluge «…plus le virus circule longtemps, plus il étendra sa portée et plus la maladie s’implantera dans les pays non endémiques. Les gouvernements, les partenaires de la santé et la société civile doivent agir de toute urgence et ensemble pour contrôler cette épidémie».

L’OMS, qui fait de cette infection une priorité sanitaire absolue, a débloqué des fonds d’urgence pour établir rapidement l’identification et le séquençage du virus Monkeypox dans les pays dépourvus de tests et de fournitures de laboratoire.

Outre l’appel lancé à l’égard des professionnels pour une implication effective dans cette mission, il est recommandé la mise en place de campagnes de sensibilisation à l’adresse du grand public. «Une fois identifiés, les patients suspects ou confirmés de Monkeypox doivent être isolés jusqu’à ce que leurs symptômes soient complètement résorbés, avec les mesures de contrôle de l’infection nécessaires et le soutien dont ils ont besoin jusqu’à la guérison. Nous devons identifier les contacts étroits des cas et les aider également à s’autosurveiller pendant 21 jours pour tout signe précoce de Monkeypox, comme la fièvre», précise le même responsable.

La variole du singe est une infection virale rare, généralement présente dans les zones forestières d’Afrique centrale et occidentale. Elle trouve son origine chez les animaux, mais depuis quelques décennies, elle a également été signalée chez l’homme.

Elle se propage facilement entre les personnes via un contact physique très étroit pour permettre au virus de pénétrer dans le corps. Cela peut être dû «à une peau cassée, le nez, la bouche, à la suite d’un contact avec des lésions, des fluides corporels ou gouttelettes respiratoires». Les vêtements ou la literie peuvent être aussi un vecteur de la maladie. La plupart des personnes infectées se rétabliront, sans traitement, au bout de quelques semaines. Mais la maladie peut être plus grave concernant des groupes vulnérables, dont les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.

Pas de cas en Algérie

L’Algérie, comme tous les pays non endémiques, n’est pas à l’abri de cette infection, en dépit des assurances des pouvoirs publics. L’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) a déjà indiqué à travers un communiqué qu’«aucun cas suspect ou confirmé de l’infection à la variole du singe n’a été détecté ou enregistré jusqu’à ce jour». Information confirmée par le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid.

Or, face à l’activité infectieuse qui s’accentue davantage depuis ces dernières années, le Dr Elias Akhamouk, prévient contre d’éventuels relâchements dans la lutte contre ces épidémies. «Avec l’émergence de ces nombreuses maladies transmissibles, il est impératif d’installer des cellules de veille et de surveillance partout dans le pays», a-t-il averti récemment via les ondes de la radio. 

Pour l’OMS, maintenant que la variole du singe est sortie des pays endémiques pour se manifester dans d’autres régions du monde, «elle devient un défi pour tous».

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