Cette usine, qui sera la 5e à l’échelle mondiale, produira des médicaments spécifiques au traitement des maladies de la thyroïde, notamment le «Levothyrox», formule originale des laboratoires allemands Merck.
Le ministre délégué auprès du ministère de l’Industrie, chargé de la Production pharmaceutique, Fouad Hadji, accompagné de Kamel Baddari, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ont procédé hier à la pose de la première pierre d’une usine destinée à la production de médicaments hormonaux de la société LDM, implantée à la zone industrielle d’Oued Hmimime, commune d’El Khroub, dans la wilaya de Constantine. Pour la première fois en Algérie, cette usine produira des médicaments spécifiques au traitement des maladies de la thyroïde, notamment le « Levothyrox », formule originale des laboratoires allemands Merck.
Ce site deviendra le cinquième à l’échelle mondiale à fabriquer ce médicament, contribuant ainsi à une économie de 45 millions d’euros en importations pour l’Etat algérien. Avec une capacité de production estimée à 40 millions de boîtes par an, l’usine prévoit de fabriquer 20 millions de boîtes de «Levothyrox» dès 2026. Par ailleurs, les laboratoires LDM produisent actuellement 100 médicaments génériques et environ 25 médicaments originaux sous licence de laboratoires internationaux.
Lors de la visite, le ministre Kamel Baddari a mis en lumière l’importance de renforcer les synergies entre l’Agence nationale des produits pharmaceutiques et les départements de pharmacie de l’Est algérien. «Il est essentiel que la recherche scientifique, l’industrie pharmaceutique et les investisseurs collaborent pour établir des partenariats pérennes», a-t-il déclaré.
Il a souligné que cette coopération vise à répondre aux besoins pharmaceutiques actuels tout en anticipant les défis de demain, en accord avec les orientations présidentielles prévues dans la vision stratégique « Algérie 2024-2029 ». Le ministre a également insisté sur le rôle crucial de l’année 2027, qui marquera une étape décisive pour atteindre l’autonomie et la souveraineté pharmaceutiques. «La proximité entre l’Agence nationale, les centres de recherche, les universités et les hôpitaux universitaires représente un écosystème prometteur.
Ce modèle favorisera une souveraineté technologique avancée et une production locale de médicaments», a-t-il affirmé. Baddari a conclu que la réalisation de cet objectif reflète les orientations stratégiques de l’Etat algérien, «tant pour assurer l’autonomie dans le secteur pharmaceutique que pour atteindre une position de leadership au Maghreb et en Afrique dans les deux prochaines années».
Convention de partenariat entre les deux secteurs
Fouad Hadji, de son côté, a rappelé que Constantine, capitale de l’Est algérien, connaît une renaissance économique exemplaire. L’industrie pharmaceutique y joue un rôle prépondérant, consolidant son statut de pôle pharmaceutique national d’excellence. Il a souligné que cette visite illustre l’engagement de l’Etat à instaurer des mécanismes de contrôle rigoureux basés sur des normes scientifiques et technologiques de pointe, tout en soutenant l’innovation et les initiatives locales.
Hadji a également évoqué les directives présidentielles visant à faciliter les investissements et lever les obstacles administratifs. A cet effet, l’entrée en service de l’Agence régionale des produits pharmaceutiques constitue un jalon décisif. Elle rapprochera les fabricants et importateurs, tout en offrant des services d’enregistrement de produits pharmaceutiques et de validation des dispositifs médicaux pour 53 entreprises de fabrication et 74 entreprises d’importation.
Cette structure couvrira 16 wilayas, contribuant directement à la stratégie nationale de rapprocher l’administration des opérateurs et à renforcer l’investissement local. Lors de cette visite, les deux ministres ont supervisé la signature de plusieurs conventions de partenariat. Parmi elles, des accords ont été signés entre l’Agence nationale des produits pharmaceutiques et les départements de pharmacie des facultés de médecine de Constantine, Annaba, Sétif, Batna et Ouargla.
Un autre partenariat a été scellé entre l’Agence et le Centre national de recherche en biotechnologie, visant à renforcer la recherche scientifique et à former des cadres hautement qualifiés dans des disciplines pointues. Ces initiatives, selon Hadji, s’inscrivent dans une vision stratégique qui ambitionne de positionner l’Algérie comme un centre biotechnologique de référence. Elles permettront des avancées significatives dans la production de médicaments innovants, entièrement développés localement. Enfin, une convention tripartite a été signée entre l’Agence, le groupe Saidal, et le Centre de recherche en sciences pharmaceutiques, consolidant davantage les liens entre recherche, industrie et innovation.