Projet du méga-câble sous-marin à fibre optique (8700 km) : Une «méduse» géante en Méditerranée

04/11/2023 mis à jour: 16:12
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Le méga-câble sous-marin Medusa en Méditerranée renforcera le trafic data mensuel

Des petits pas, la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) est passée aux grandes enjambées dans sa mutation numérique. De 9,1 GB (gigabyte) en 2021, le trafic data mensuel moyen par smartphone devrait se hisser à 41 GB d’ici 2027. Ce qui témoigne de la tendance exponentielle suivant laquelle évoluent les besoins exprimés en connectivité à haut débit à l’échelle de ces vastes ensembles régionaux. 

Pour satisfaire ces besoins, sera mis sur pied un méga-câble sous-marin à fibre optique, «Medusa», en mer Méditerranée. L’infrastructure, dont les chantiers ont été ouverts en juillet dernier, la construction et l’installation s’étalant sur les années 2024 et 2025, devrait permettre d’établir des connexions essentielles entre le Maroc, le Portugal, l’Espagne, la France, l’Algérie, la Tunisie, l’Italie, la Grèce, Chypre et l’Egypte. 

Long de quelque 8700 km et constitué de 24 paires de fibres pour une capacité totalisant 480 térabits, ce système, appelé à améliorer la connectivité entre les deux rives de la Méditerranée, nécessitera des investissements se montant à plus de 342 millions d’euros. Enveloppe déjà affectée par Orange, AFR-IX Telecom et l’Union européenne (UE) à travers ses institutions financières. 

La Banque européenne d’investissement (BEI) a ainsi décidé de mettre la main à la pâte en consentant à accorder une subvention de 40 millions d’euros pour la construction du câble sous-marin Medusa, annonce, dans un communiqué, une agence de presse européenne, spécialisée dans l’actualité économique africaine. 

A cet effet, l’institution bancaire qui, outre l’accompagnement et l’assistance technique des porteurs de ce projet public, a signé, fin octobre dernier, un accord avec Géant, coordinateur du réseau national européen de recherche et d’éducation, et AFR-IX Telecom, le plus grand réseau et fournisseur de service internet en Afrique et initiateur dudit projet. La société ElettraTlc se charge dans un premier temps des opérations de survey-sondage des fonds marins. 

Projets impactants

Quant à elle, Alcatel Submarine Networks (ASN), filiale de la société finlandaise Nokia, assurera la fabrication et l’installation du câble entre 2024 et 2025, détaille le document. 

Un autre accord conclu entre Medusa et Telecom Egypt devrait permettre de l’étendre jusqu’à la mer Rouge. Sa mise en œuvre étant prévue entre 2025 et le début de 2026, avec une durée de vie de 25 ans. «Ce projet est un excellent exemple de la manière dont nous pouvons collaborer pour mettre en œuvre des projets impactants et à l’épreuve du temps qui peuvent relier et fournir de grandes opportunités pour renforcer les liens entre environ 500 universités, instituts d’éducation, centres de recherche et près de 4 millions d’étudiants. 

Le projet Medusa stimulera également le développement économique et social de la région et attirera de nouveaux investissements», se réjouit la Commission européenne. D’autant que Medusa, qui marque une étape majeure dans les infrastructures de télécommunication, car apportant «une connectivité internet à haut débit et une communication sans faille dans la région», est, en effet, susceptible d’ouvrir «un monde d’opportunités pour les entreprises, les communautés et les individus dans toute la région méditerranéenne». 

Aussi, le financement de la BEI s’inscrit dans le cadre de la stratégie «Global Gateway» de l’UE. Dotée d’un budget de 300 millions d’euros, mobilisables jusqu’à 2027, cette stratégie d’investissement vise à «faire avancer la double transition numérique et verte et fournir des connexions fiables et durables aux pays partenaires». 

Alignée sur les objectifs et programmes des Nations unies à 2030, elle œuvre également à «développer des liens intelligents, propres et sûrs dans les domaines du numérique, de l’énergie et des transports, et à renforcer les systèmes de santé, d’éducation et de recherche dans le monde entier». 

C’est justement dans cette optique, soit explorer des projets publics d’envergure en perspective, visant essentiellement à accélérer leur processus des transitions numérique, énergétique et écologique, que la capitale européenne, Bruxelles, a, tout récemment, réuni des dizaines de pays partenaires d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord, dans le cadre du Forum Global Gateway 2023, tenu les 25 et 26 octobre dernier.
 

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