Jusqu’ici, l’AIE, qui est financée par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), anticipait un pic de la demande globale du pétrole avant la fin de la décennie actuelle, mais cette fois-ci elle inclut également le charbon et le gaz naturel.
Contrairement aux attentes, la demande mondiale sur les énergies fossiles, gaz, charbon et pétrole devrait connaître un pic durant la décennie actuelle, prédit l’Agence internationale de l’énergie. Alors qu’elle s’attendait, dans ses précédentes projections, à une échéance plus lointaine, l’AIE revoit ainsi ses prévisions pour rapprocher le sommet de la demande avant la fin 2030. Est-ce bientôt la fin des énergies fossiles ? «Même sans aucune nouvelle politique climatique, la demande pour chacun des trois combustibles fossiles devrait atteindre un sommet dans les années à venir», a indiqué le chef de l’AIE, Fatih Birol, dans une tribune publiée hier par le Financial Times.
Il s’agit, dit-il, «de la première fois qu’un pic de demande est visible pour chacun de ces carburants au cours de la décennie, une échéance qui arrive plus tôt que ce qui était prévu par de nombreuses personnes». Avant la publication du rapport annuel de l’AIE prévue en octobre, Fatih Birol, estime que ces changements de projections sont «principalement induites par la croissance spectaculaire des technologies d’énergie propres (telles que les panneaux solaires et l’électrification des voitures) et les changements structurels dans l’économie chinoise, ainsi que les conséquences de la crise énergétique mondiale». Tous ces facteurs ont, selon le même responsable de l’AIE, «accéléré les énergies renouvelables».
Evoquant le prochain rapport «World Outlook de l’AIE», Fatih Birol explique que le «monde est à l’aube d’un tournant historique». Et d’assurer que «nous assistons au début de l’ère des combustibles fossiles et nous devons nous préparer pour la prochaine ère». Les projections de l’AIE, commentent des analystes, montrent une avancée lente mais certaine des énergies renouvelables. Jusqu’ici, l’AIE, qui est financée par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), anticipait un pic de la demande globale du pétrole avant la fin de la décennie actuelle, mais cette fois-ci elle inclut également le charbon et le gaz naturel.
Se basant sur les projections de son prochain rapport annuel 2023, Fatih Birol lance comme un appel pour l’accélération de l’utilisation des énergies renouvelables en notant que les «décideurs politiques ne doivent pas se laisser aller à l’autosatisfaction et qu’ils ont encore de la marge pour accélérer la transition énergétique et l’élimination progressive des combustibles fossiles». Dans son dernier rapport publié en juin, l’AIE prévoyait une demande mondiale de pétrole en augmentation continuelle jusqu’à ralentir en 2028 à la faveur de l’essor de la voiture électrique.