Dans le cadre de la Semaine de la francophonie (Afrique), le film 14 jours, 12 nuits, du réalisateur Jean-Philippe Duval, a été projeté, sous les auspices de l’ambassade du Canada, le mercredi 23 mars à 18h, à l’Institut français d’Alger.
Le film de Jean-Philippe Duval, dont le scénario est écrit par Marie Vien, est une immersion dans l’univers d’Isabelle Brodeur (Anne Dorval), une océanographe qui s’envole pour le Vietnam, pays d’origine de sa fille adoptive, Clara. Son pèlerinage la mène vers la mère biologique. Isabelle retrace ainsi Thuy Nguyen (Leanna Chea), qui travaille comme guide touristique pour une agence de voyages à Hanoï. Tiraillée entre la peur et un désir viscéral de rencontrer cette femme, Isabelle s’inscrit à un tour guidé privé offert par Thuy.
Dans cette escapade routière d’une beauté saisissante, Isabelle découvre le pays de sa fille à travers les yeux de la femme qui lui a donné la vie. Sur le chemin, les deux femmes finissent par se révéler l’une à l’autre. 14 jours 12 nuits traite de l’influence des traditions, de femmes unies par l’amour qu’elles ont pour un même enfant.
Un film dramatique poignant et Jean-Philippe Duval commence avec la poudreuse, des flocons de neige. C’est le Canada. Cela rappelle la poésie de Gilles Vigneault, leur célèbre chanteur : «Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver…». Des spasmes, des sanglots, un accouchement, une naissance, la vie.
Cet enfant adoptif sera tristement éprouvé par la vie, enfin la mort. Cette fille si jeune. Un drame humain. Le rôle d’Isabelle Brodeur est campé admirablement par la grande actrice Anne Dorval. Une mère tourmentée en quête initiatique.
A la recherche du pardon, le grand, la rédemption. Beaucoup de remords et de regrets et surtout de la culpabilité et de la douleur. Au fait, Isabelle Brodeur est une mère de «larmes». Elle voudrait faire le deuil de sa fille adoptive. La terrible scène est celle où la mère adoptive annonce avec peine la cruelle mort de sa fille à la vraie maman. Un moment déchirant. Le réalisateur Jean-Philippe Duval, joint par visiophone, était ravi de participer et débattre avec le public à l’issue de la projection. «Comment l’idée du film a germé ? L’idée de traiter ce sujet, l’adoption, le deuil… C’est quelque chose de très personnel. Ma plus jeune soeur a adopté une fille de Chine dont je suis le parrain. Le scénario m’a interpellé.
La scénariste Marie Vien a adopté une Vietnamienne et une Chinoise. Ce film est très féminin. Une rencontre entre deux femmes qui se lieront d’amitié. Le film est parti de là. C’était laisser la place aux femmes. Un film à relais. Un film très maternel.
Avec la neige, la mer, la baie d’Along… C’est un film aussi sur la paix. Les femmes font la paix. C’est un film indépendant. Quant à Anne Dorval, j’ai eu le grand bonheur de travailler avec elle. Ainsi que Leanna Chea.
Une danseuse, issue du milieu du hip-hop, un bonheur aussi. Je suis un réalisateur qui travaille dans l’émotion et l’humanité… Tourner à Alger ? Oui, cela me tente tellement. J’ai beaucoup lu Camus… Actuellement, je suis sur un film sur le chanteur Jean-Leloup qui a d’ailleurs vécu à Alger…».