Projection du court métrage «Exécution», à la cinémathèque d’Alger : L’oppression du colonisateur français

01/08/2023 mis à jour: 03:11
APS
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Le film met en exergue l’oppression du colonisateur français

La salle de la Cinémathèque d’Alger a accueilli la projection de l’avant-première du court métrage «Exécution» (26 minutes), produit par le Centre algérien de développement du cinéma (CADC) dans le cadre du 60e anniversaire de l’indépendance. 

Le film met en exergue l’oppression du colonisateur français, incarnée par un officier haineux qui a décidé d’appliquer ses lois inhumaines contre les prisonniers moudjahidine et de terroriser la population civile. Dans un style narratif historique, Youcef Mahsas a dressé un portrait concis d’un beau petit village, surplombant une montagne blanche, couverte de neige, et symbolisant les sacrifices de tout le peuple algérien, uni et déterminé à libérer sa patrie et à défendre l’honneur de sa terre et de ses populations. 

Au sein d’un milieu montagnard amazigh, orné de paysages naturels, des femmes toutes parées de tenues et de bijoux traditionnels, déclament des chants à l’occasion du Mawlid Ennabaoui. Une joie vite interrompue... 
Le réalisateur met en scène une véritable tragédie suite à la décision d’un officier français (l’acteur César Duminil) d’éteindre la flamme de l’espoir, en exploitant 7 moudjahidine faits prisonniers après avoir tenté de s’en prendre à un camp français. Les moudjahidine sont issus de ce village qui vivra sept jours de deuil, suite à l’exécution quotidienne de ses enfants sur la place publique du village. 

L’inquiétude s’intensifie dans l’action lorsque les villageois décident de sauver les prisonniers restants. «Louiza» (l’actrice Amira Hilda Douada), épouse d’un moudjahid, prévoit de faire vivre à l’officier les supplices des fusillés. Le film rend hommage ainsi aux femmes qui ont grandement participé à la lutte armée contre le colonisateur inique. 

Une pléiade d’artistes connus et de nouvelles figures, comme l’actrice Lydia Laarini, qui a incarné, avec brio, le rôle de la mère endeuillée, l’acteur Mourad Yakour dans le rôle de l’assistant de l’officier français, et Rachid Habib dans celui du chef du village, ou encore Zineddine Arhab, Rachid Bousoualim, Saliha Zahda et de nombreux figurants issus du village Lejdid iwaquren, dans la wilaya de Bouira où le film a été tourné.  Cette œuvre est une halte importante de l’histoire de la Révolution algérienne, relatant l’atrocité de l’armée coloniale qui a détruit l’ancien village d’Ighzer Iwaquren le 6 mai 1957 et déporté ses habitants en raison de leur soutien à la Révolution dans un camp appelé Nedjma. 

Certaines séquences du nouveau film rappellent une scène de «L’opium et le bâton» (1969) d’Ahmed Rachedi, où les habitants du village sont regroupés à la place publique près du bureau de l’officier, en train d’attendre le sort du moujahid «Ali» sous les yeux de son épouse et de sa mère éplorée, et les glorifications de Dieu et les youyous des femmes. 

C’est presque le même décor que Mahsas a voulu reproduire, en s’aidant des capacités photographiques du directeur de la photographie, le jeune Rami Aloui. Le réalisateur et son staff artistique et technique ont mis l’accent sur «l’importance d’offrir l’opportunité aux jeunes créateurs pour présenter des films sur la Révolution algérienne. Le programme de célébration du soixantenaire a rendu possible cette démarche, ont-ils souligné, souhaitant que cette opération puisse se reproduire en dehors de l’événementiel. 
 

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