Alors que le programme d’appui au secteur agricole ( PASA) à travers ses deux pôles ( Pôle Soummam dédié à la filière oléicole dans huit wilayas et Pôle Sud destiné aux dattes, piment et pomme de terre à Biskra et El Oued) entame sa phase finale, l’idée de poursuivre le programme est en réflexion avancée.
La décision aurait même été tranchée. L’on s’attend dans ce cadre à ce que des actions soient menées dès début 2024 pour toucher d’autres segments liés aux filières qui ont fait l’objet d’appui de la part l’Union européenne ( UE) en collaboration avec le ministère de l’agriculture et du développement rural ( MADR) et l’Institut national de la recherche agronomique d’Algérie ( INRAA).
Et ce, surtout après le satisfecit affiché hier par le directeur de l’INRAA, Ali Ferrah à l’occasion de la présentation de l’étude des Stratégies de marketing de l’huile d’olive algérienne concernant le bilan du programme. Ains, fort des acquis en termes de formation au profit des agriculteurs ,d’encadrement technique et de mise à niveau, le programme en question se prépare une fois les démarches ficelées à connaître une autre phase que ce soit pour le Pôle Sud mené par la GIZ ( Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit ) ou pour le Pôle Soummam piloté par Expertise France en accompagnant producteurs d’olives et d’huile d’olive dans les Wilayas de Béjaïa, Bouira et Tizi Ouzou , Boumerdès, Bordj Bou Arreridj, Jijel, Sétif et Médéa. Il est prévu dans ce cadre la mise en œuvre d’un programme en direction du cortège de l’olivier.
C’est-à-dire, ce seront toutes les cultures conduites dans les zones oléicoles qui bénéficieront d’appui au développement via des actions spécifiques. L’olivier restera donc au cœur de ce futur projet restera il concernera d’autres productions arboricoles ( pistaches, amandes…) essentiellement dans la zone de montage dans le Nord-Est de l’Algérie.
Les huiles essentielles seront également touchées par le projet en plus de l’agritourisme. Le PASA PLUS se dirige en effet à couvrir des zones défavorisées en montagnes autour du concept des exploitations familiales à partir du cœur qui est l’olivier.
Valorisation des produits du terroir
Le point important est que ce projet sera très fortement axé sur la résilience au dérèglement climatique et comprendra un grand volet autour de la biodiversité. Il permettra de valoriser les produits du terroir, un chapitre sur lequel le département de l’agriculture travaille déjà depuis quelques années. Cependant , les résultats ne sont pas encore à la hauteur des attentes puisque les produits du terroir ne contribuent que faiblement à la croissance des exportations hors hydrocarbures.
Et pour cause, ils ne sont pas préparés pour la concurrence sur les marchés internationaux n’étant pas labelisés. Sur un total de 60 produits identifiés jusque-là, seuls trois le sont à savoir Deglet Nour, la figue de Beni Maocuhe et l’olive de table sigoise ( toujours en cours) en plus de certains formages. D’o l’’importance de travailler autour de cet axe.
«Il y a certaines expériences qui ont menées et un travail se fait actuellement en Algérie avec la FAO pour la valorisation de ces produits », nous dit à ce sujet, Mme Amrouni Haoua, directrice de la division de l’économie agricole et agroalimentaire à l’INRAA rencontrée hier à l’occasion de la présentation de l’étude des stratégies marketing de l’huile d’olive algérienne.
Mais pour poursuivre cette dynamique, faudrait-il d’abord selon cette expertes agricole, identifier les produits, connaître les attentes des consommateurs et celles des producteurs. « S’il n’y a pas une demande pour ces produits, ça ne mènera nulle part car une valorisation nécessite des financements.
Cela pour souligner encore que la conviction devrait venir de la part des consommateurs et des producteurs », insistera -t-elle. Et de souligner la nécessité de mettre en place une stratégie dans ce cadre en prenant en considération le rôle de la recherche dans la caractérisation de ces produits avant de passer à la labellisation qui pourrait ouvrir grandes les portes à l’exportation.
Il s’agit par ailleurs de travailler sur le marketing et l’emballage pour répondre aux exigences du marché tant au niveau national qu’international. Ce sont des points sur lesquels PASA Plus pourrait intervenir.