Dans un contexte économique et social particulièrement inquiétant qui jette un pan entier d’Algériens dans une situation de vulnérabilité et creuse les inégalités, l’Organisation de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce) et l’Union générale des commerçants & artisans algériens (Ugcaa) ont décidé de réagir.
Dans un communiqué commun daté d’hier, ils demandent «le gel des augmentations de la liste actualisée des produits importés, soumis au Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS), qui va inclure prochainement 2608 produits, au lieu des 992 produits actuels, en plus de l’élargissement de la commission consultative chargée d’étudier les demandes de protection du produit national instituée par l’arrêté interministériel du 8 janvier 2018».
Le gouvernement algérien a instauré un Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS) suite à la loi de finances complémentaire de 2018, appliqué sur les marchandises importées. Le but était de réduire le déficit commercial et de promouvoir la production nationale.
Sur sa page Facebook, Mustapha Zebdi, président de l’Apoce, a fustigé «les décisions unilatérales, improvisées et sans consultation, une des raisons du dérèglement du marché !».
Pour eux, la concertation entre les différentes parties prenantes, notamment les associations de protection des consommateurs sur des questions économiques, ont pour but de dynamiser le développement du pays et de soutenir la nouvelle orientation adoptée par l’Etat algérien, celle qui consiste à éclairer les pouvoirs publics par des avis et des analyses constructifs.
Les deux organisations ont décidé de sortir de leur silence après avoir observé attentivement la réalité du marché et les évolutions réglementaires des transactions commerciales, notamment la situation actuelle qui se caractérise par «la pandémie et ses impacts tangibles sur le pouvoir d’achat des consommateurs, d’une part, et sur le secteur commercial et les emplois, d’autre part».
Ils sont plutôt favorables à des mesures d’accompagnement pratiques et à impacts substantiels car la majorité des Algériens ont de plus en plus de mal à répondre à leurs besoins essentiels.
Certains produits qui figuraient sur la liste modifiée au niveau du secrétariat général du gouvernement pour publication au Journal officiel, selon ce qui a été indiqué par l’agence de presse APS, qui a repris les déclarations de Kamel Rezig, ministre du Commerce, comprend un liste de produits «pour lesquels nous n’avons pas atteint le stade de l’autosuffisance, comme l’habillement et le textile». En réalité, «ils ne couvrent que 20% des besoins du marché, et malgré cela, la taxe a été fixée à 30%».