Le Projet de loi des finances pour l’exercice 2024 aura pour maître mot «La préservation du pouvoir d’achat des citoyens». Une belle gageure pour le gouvernement qui tente depuis plusieurs mois, voire des années, de lutter contre les effets d’une inflation persistante, notamment celle importée.
Deux décisions majeures émanent de la réunion du Conseil des ministres, à savoir la réduction à son maximum du taux de la taxe sur la valeur ajoutée TVA (aujourd’hui à 19%), et l’annulation pure et simple de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP), afin d’aider à la fois les opérateurs économiques à réduire leurs charges, et d’alléger les prix des produits pour les consommateurs.
«Le président de la République a ordonné l’annulation de la taxe sur l’activité professionnelle et la réduction au maximum de la TVA pour la production avicole et l’application de la même procédure aux denrées alimentaires importées de manière générale», rapporte le communiqué du Conseil des ministres tenu mercredi dernier.
Ceci et de préciser : «Aucune nouvelle taxe susceptible de constituer une charge pour le citoyen n’a été prévue au titre du projet de loi de finances pour l’exercice 2024.»
Le président de l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (ApoceE) a réagi à l’annonce de la décision de réduction de la TVA en se félicitant de la perspective de voir une baisse des prix sur les marchés. «Cette réduction permettra de réduire le coût du produit final, ce qui se traduira par une baisse de son prix sur le marché au bénéfice du consommateur algérien», a-t-il confié à la presse. Et d’appeler à un suivi sur le terrain par les autorités compétentes afin de déterminer les prix réels des produits concernés et d’empêcher les intermédiaires d’exploiter les marges.
Les prix des produits avicoles connaissent, pour rappel, une inflation importante depuis de très longs mois et les pouvoirs publics Légende peinent à les contrôler. Le ministère de l’Agriculture avait décidé en septembre dernier d’autoriser l’importation des viandes blanches afin d’imposer une baisse des prix sur le marché local, mais la marge de réduction a été insignifiante. Même constat pour les autres produits alimentaires, notamment les fruits dont les prix peinent à baisser.
Pouvoirs publics, agriculteurs, intermédiaires, détaillants, tous les acteurs se renvoyaient dos à dos la responsabilité de la flambée des prix et le consommateur final s’est retrouvé seul face à l’obligation de remplir difficilement son couffin.
Le président de la Fédération des aviculteurs FNA, Ali Benchaiba, ainsi que le président de l’Association des éleveurs de volaille (ANEV) ont salué la décision prise lors du Conseil des ministres touchant à la réduction du taux de la TVA.
Ali Benchaiba a déclaré pour sa part à l’APS que la décision de réduction de la TVA «permettra de réduire les prix du poulet et des œufs et encouragera les producteurs, car la demande augmentera».
Le même représentant de la filière avicole espère tout de même que cette décision concernera également les matières premières afin de réduire les prix des fourrages.