Production des puces microfluidiques à Constantine : Une plateforme pour les start-up à l’échelle nationale

05/10/2023 mis à jour: 21:09
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Ce projet innovant est une première en Algérie. Cette équipe de recherche est la seule à avoir travaillé sur les micropuces à l’échelle nationale - Photo : D. R.

Tous les moyens seront mis à la disposition des start-up créées, qui vont exercer d’abord au niveau du CRBT, où le responsable avait négocié le prix avec les fabricants des puces pour une réduction jusqu’à 80%.

La wilaya de Constantine sera dotée prochainement d’une nouvelle plateforme dédiée aux start-up créées dans le domaine de la bio-ingénierie, précisément de la biotechnologie pour la fabrication des micropuces. Ces biopuces microfluidiques seront destinées à plusieurs applications, à titre d’exemple pour le diagnostic ou autre dans le domaine de la médecine de précision.

Une information qui a été révélée par le Pr Ammar Azioune, directeur de recherche et responsable du Centre de recherche en biotechnologie (CRBT) de Constantine, hier, en marge d’un séminaire international organisé au campus Tidjani Haddam de l’université des Frères Mentouri à Constantine. L’intitulé de la rencontre tenue en mode hybride est «La valorisation des résultats de la recherche en biotechnologie».

Ce projet innovant, selon notre interlocuteur, est une première en Algérie où son équipe de recherche est la seule à avoir travaillé sur les micropuces à l’échelle nationale. «Lors de mes études à l’étranger, j’ai découvert l’innovation et j’ai appris pourquoi les gens font de la recherche. Soit ils se posent des questions fondamentales ou de technologie. Et à chaque fois, ils ont un œil critique sur n’importe quel objet. Leur esprit est toujours interrogé, et non pas comme en Algérie, où le jour de l’examen on demande à l’étudiant de ''recracher'' les connaissances. On forme pour résoudre des problèmes et non pas pour ''recracher'' des connaissances qu’on peut trouver ailleurs. Il faut sortir de la boîte», a-t-il déclaré.

Et de poursuivre qu’après avoir créé une start-up en Europe, il a décidé de faire la même chose en Algérie lors de son retour en 2014, en ramenant de nouvelles technologies méconnues dans le pays. Ce projet, proposé en 2016, a été réalisé en 2022, et doté d’équipements nécessaires avec la consommation d’un budget de 44 milliards de centimes. Le Pr Azioune affirme que tous les équipements utilisés dans les laboratoires étrangers ont été achetés pour cette nouvelle plateforme située au niveau de la technopole rattachée au CRBT. «Il reste une partie qui n’est pas encore installée, en attendant un aménagement propre après l’accord de la tutelle. Nous avons déjà un projet innovant pour l’année 2024, avec la création d’une start-up qui va produire ces puces», a-t-il souligné.

Des technologies compétitives

Les chercheurs concernés, ajoute notre interlocuteur, vont produire des technologies concurrentes à celles de l’étranger. Tous les moyens seront mis à la disposition des start-up créées, qui vont exercer d’abord au niveau du CRBT, où le responsable avait négocié le prix avec les fabricants des puces pour une réduction jusqu’à 80%. Ces biopuces permettront également de réduire le coût de la matière biologique.

«Avec un demi-microlitre de matière biologique, nous pouvons travailler pendant un an. Mais avec la méthode classique, la même quantité nous permet seulement un travail d’une journée. La recherche pharmaceutique dans les pays développés a cessé de recourir aux tests sur les animaux, comme les souris, en instaurant des lois. En plus du plan éthique, la souris ne représente pas l’homme. C’est pourquoi on doit développer des technologies compétitives qu’ils ne possèdent pas pour avoir une visibilité internationale et vendre dans le marché notre propre produit», a-t-il indiqué.

Et d’affirmer que ces puces peuvent être utilisées pour la thérapie, en faisant des tests sur nos patients sur l’efficacité des médicaments anticancéreux qui coûtent cher. Le CRBT a eu également une promesse de financement de 10 milliards de centimes de la part du ministère de tutelle pour créer des start-up. Par ailleurs, les contraintes administratives ont été soulevées par notre interlocuteur.

Ce dernier a appelé à ce que la recherche soit libérée du code des marchés publics, considéré comme un grand obstacle. «La recherche est dynamique, rapide et compétitive. Si on ne fait pas vite, on sera dépassé par les autres. On doit créer la technologie ayant le même environnement que les autres pays. A ce moment-là la compétition sera perceptible dans l’intelligence de l’esprit et non pas dans la procédure administrative. Ici, on fait la commande le matin et on la reçoit l’année prochaine. Il faut que l’administration nous écoute», a-t-il regretté.


 


 

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