L’Arabie Saoudite sunnite, premier exportateur mondial de pétrole, et l’Iran chiite avaient rompu leurs liens en 2016 après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique, à la suite de l’exécution par Riyad d’un religieux chiite. Leur rapprochement devrait être formellement célébré à l’occasion d’une visite du président iranien, Ebrahim Raïssi, à Riyad.
Une délégation diplomatique saoudienne est arrivée samedi à Téhéran pour discuter de la réouverture de la représentation diplomatique du royaume dans la République islamique, deux jours après une rencontre historique à Pékin entre les chefs de la diplomatie des deux pays. Dans la capitale chinoise jeudi, Hossein Amir-Abdollahian et Fayçal ben Farhane ont assuré que les deux parties s’étaient engagées à poursuivre leur travail de rapprochement, moins d’un mois après un accord surprise sous l’égide de Pékin pour normaliser leurs relations.
La visite à Téhéran samedi de responsables saoudiens intervient en «application de l’accord tripartite» du 10 mars entre les deux poids lourds de la région et la Chine pour le rétablissement de leurs relations après sept ans de rupture, a indiqué le ministère saoudien des Affaires étrangères, cité par l’agence officielle saoudienne SPA.
Hossein Amir-Abdollahian et Fayçal Ben Farhane ont négocié et échangé des opinions jeudi à Pékin «en mettant l’accent sur la reprise officielle des relations bilatérales et les mesures à prendre en vue de la réouverture des ambassades et des consulats des deux pays», a ajouté le ministère saoudien.
Une «délégation technique» saoudienne a rencontré samedi le chef du protocole iranien au siège du ministère iranien des Affaires étrangères, Mehdi Honardoust, a précisé SPA. Ce responsable iranien a affirmé «la disposition et la volonté de son pays à fournir toutes les facilités et le soutien pour aider la délégation saoudienne dans sa mission».
«Accélération»
L’Arabie saoudite sunnite, premier exportateur mondial de pétrole, et l’Iran chiite avaient rompu leurs liens en 2016 après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique, à la suite de l’exécution par Riyad d’un religieux chiite. Leur rapprochement devrait être formellement célébré à l’occasion d’une visite du président iranien, Ebrahim Raïssi, à Ryad, à l’invitation du roi Salmane d’Arabie Saoudite, un déplacement prévu après le ramadan, fin avril.
Il devrait permettre aux deux pays de rouvrir leurs ambassades d’ici mi-mai et de mettre en oeuvre des accords de coopération économique et de sécurité signés il y a plus de 20 ans. Rabha Saif Allam, spécialiste des affaires du Proche-Orient au Centre des études politiques et stratégiques du Caire, note «une accélération» dans la normalisation des relations entre les deux pays.
Elle prévoit une intensification des rencontres «aux niveaux économique et de sécurité» entre des responsables des deux pays, estimant que la normalisation sera scellée par la visite prévue du président iranien à Ryad fin avril. La Chine avait salué jeudi «la première rencontre officielle entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays en plus de sept ans».
Ce climat de détente pourrait avoir des répercussions sur plusieurs conflits régionaux, notamment au Yémen, où les deux pays soutiennent des camps opposés. Des médiateurs omanais sont d’ailleurs arrivés à Sanaa samedi pour discuter avec les rebelles Houthis, proches de l’Iran, d’une trêve au Yémen avec l’Arabie Saoudite, qui soutient le gouvernement yéménite, selon une source aéroportuaire.