Proche-Orient : L’Arabie Saoudite et l’Iran se réconcilient

11/03/2023 mis à jour: 01:25
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L'Iran et l'Arabie Saoudite se réconcilient après une brouille qui a duré 7 années

L’Arabie Saoudite et l’Iran, qui ont rompu leurs liens en 2016, ont annoncé hier qu’ils allaient rétablir leurs relations diplomatiques d’ici deux mois à l'issue de pourparlers en Chine. «A la suite de pourparlers, la République islamique d’Iran et le royaume d’Arabie Saoudite sont convenus de reprendre leurs relations diplomatiques et de rouvrir les ambassades et représentations (diplomatiques) dans un délai maximum de deux mois», a indiqué l’agence iranienne Irna, citant un communiqué conjoint publié par les médias d’Etat des deux pays. 

L’Arabie Saoudite sunnite et l’Iran chiite ont rompu leurs liens il y a plus de sept ans après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique à la suite de l’exécution par Riyad d’un célèbre religieux chiite.
 

D’autres pays du Golfe, parmi lesquels les Emirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn, avaient par la suite réduit leurs liens diplomatiques avec Téhéran pour soutenir Riyad. Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Shamkhani, se trouvait à Pékin depuis lundi «pour des négociations intensives avec son homologue saoudien en Chine visant à résoudre les (derniers) différends entre Téhéran et Riyad», a rapporté Irna.  Les ministres des Affaires étrangères des deux pays vont «mettre en œuvre cette décision et prendre les dispositions nécessaires pour l’échange des   ambassadeurs», a ajouté le communiqué, sans plus de précision.
 

Le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, a salué sur Twitter «le retour à des relations normales» entre son pays et l’Arabie Saoudite. «Le retour à des relations normales entre Téhéran et Riyad offre de grandes  possibilités aux deux pays, à la région et au monde musulman», a-t-il indiqué, ajoutant que son ministère allait «lancer activement d’autres initiatives régionales», sans donner de détails.  La Maison-Blanche a également «salué» l’annonce d'hier, mais «il reste à voir si l’Iran remplira ses obligations», a déclaré un porte-parole.    
 

A partir d’avril 2021, l’Irak a accueilli une série de réunions entre responsables de la sécurité des deux puissances rivales pour rapprocher ses   deux voisins. Dans leur communiqué conjoint, l’Iran et l’Arabie Saoudite ont remercié Baghdad et le sultanat d’Oman pour «avoir accueilli des pourparlers entre les deux parties en 2021 et 2022». L’Irak a salué la «nouvelle page» dans l’histoire des relations diplomatiques entre Téhéran et Riyad qui soutiennent des parties rivales dans plusieurs conflits dans la région, notamment au Yémen.  
 

L’Iran entretient des liens très étroits avec l’Irak, où le Parlement est dominé par des partis pro-iraniens et le gouvernement est issu de cette  majorité. Un autre allié de Téhéran, le mouvement chiite libanais Hezbollah, a qualifié l’annonce d'hier de «bon développement». Son chef, Hassan Nasrallah, a estimé dans un discours que la reprise de ces relations pourrait «aider» à la résolution des crises «au Liban, en Syrie, au Yémen et dans la   région».

 Il s’est dit, par ailleurs, «confiant» dans le fait que cette réconciliation ne se fera pas «aux dépends (...) des mouvements de résistance au Liban et en Palestine, ni aux dépends du peuple yéménite». 
 

Dans leur communiqué, l’Iran et l’Arabie Saoudite ont aussi remercié la Chine «pour avoir accueilli et soutenu les discussions menées dans ce pays». «Les trois pays (Iran, Arabie Saoudite, Chine) déclarent leur ferme volonté de déployer tous les efforts pour renforcer la paix et la sécurité régionales et internationales», a indiqué le communiqué conjoint publié hier. A noter que ces derniers mois, les Emirats et le Koweït avaient repris leurs relations diplomatiques avec l’Iran, signe d’un dégel évident des relations irano-saoudiennes.  
 

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