Une réunion de coordination aura lieu prochainement entre les ministres de l’Energie de l’Algérie, du Niger et du Nigeria, les trois pays concernés par le projet du gazoduc transsaharien TSGP (Trans-Saharan Gas-Pipeline), afin de faire le point sur l’état d’avancement de ce projet «stratégique», selon les déclarations du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab.
Dans une déclaration à la presse, à l’issue de l’audience qu’il a accordée au ministre du Pétrole de la République du Niger, Sahabi Oumarou, en visite en Algérie, M. Arkab a précisé que «les deux parties sont convenues d’aller de l’avant pour concrétiser le projet du gazoduc transsaharien et de tenir une réunion ministérielle des trois pays concernés dans les plus brefs délais. La date et le lieu de cette rencontre seront fixés en accord avec le ministre du Pétrole du Nigeria». «La concrétisation du projet a déjà commencé par des études techniques, et se poursuivra par des réunions du comité ministériel mixte et du comité technique pour s’enquérir du taux d’avancement du projet conformément aux objectifs tracés», a encore ajouté Mohamed Arkab.
Pour sa part, le ministre nigérien du Pétrole, Sahabi Oumarou, qui a effectue une visite de travail en Algérie à la tête d’une importante délégation de responsables et de cadres du Premier ministère, du secteur des hydrocarbures nigérien et de la Sonidep – la société nationale des hydrocarbure–, a souligné l’importance du projet de gazoduc transsaharien et «la nécessité de lui donner un nouvel élan et bénéficier de ses retombées positives sur le développement socioéconomique des trois pays», ainsi que la disponibilité de son pays «à reprendre les consultations et à tenir une réunion dans les prochaines semaines avec les ministres du Pétrole des trois pays». Mohamed Arkab avait déjà indiqué, en marge des travaux du 7e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), qui s’est tenu à Alger du 29 février au 2 mars 2024, que le projet «a connu la réalisation d’une grande partie et il ne reste que 100 km au niveau du Nigeria, 1000 km au Niger et 700 km en Algérie, soit un total de 1800 km actuellement en phase d’étude technique».
Le méga projet de transport de gaz relie les trois pays sur une distance de plus de 4000 km, dont 1037 km en territoire nigérian, 841 km au Niger et 2310 km en Algérie. Il permettra de raccorder les champs gaziers du Nigeria (à partir de Wari sur le fleuve du Niger) au réseau algérien de transport et d’exportation de gaz.
Le TSGP était au menu des discussions tenues en marge du sommet du Forum du gaz à Alger, entre le ministre de l’Energie et des Mines et le ministre d’Etat aux Ressources pétrolières de la République fédérale du Nigeria. Au cours de cette réunion, le ministre nigérian avait renouvelé «l’engagement et la détermination de son pays à réaliser ce projet vital et stratégique, leTSGP Nigeria-Niger-Algérie, qui renforcera l’approvisionnement en gaz sur le marché mondial».
Le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a pour sa part déjà exprimé le soutien de cette institution financière régionale au projet du Gazoduc transsaharien. «Ce gazoduc est très important, c’est un investissement que nous soutenons et que l’Union africaine soutient», a-t-il déclaré à la presse en marge des assemblées annuelles du groupe, tenues en mai 2023 en Egypte.
Les ministres de l’Energie de l’Algérie, du Niger et du Nigeria avaient convenu, le 21 juin 2022, lors d’une réunion tripartite sur le projet de gazoduc transsaharien à Abuja (Nigeria), de la pose «des premiers jalons» de ce projet, en prévision de sa concrétisation, dans un délai de trois ans, après la fin des études techniques, selon les estimations du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab.
Un mémorandum d’entente a été ensuite signé à Alger en juillet 2022 portant sur la concrétisation du projet de TSGP. Les trois pays ont affiché, à l’occasion, leur détermination à relancer les études et les différents programmes tracés dans ce cadre. La réalisation du gazoduc transsaharien permettra de fournir 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz aux marchés mondiaux depuis le Nigeria. Zhor Hadjam
Accord pour accélérer la cadence du projet de Kafra
Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a affirmé, dimanche à Alger, avoir convenu avec son homologue nigérien, Sahabi Oumarou, d’accélérer la cadence du projet pétrolier du bloc Kafra (nord du Niger), dirigé par Sonatrach. «Il a été convenu de fixer un calendrier précis pour le développement de ce champ afin d’accélérer la phase de mise en production effective», a déclaré M. Arkab à l’issue de sa rencontre avec le ministre nigérien du Pétrole au siège du ministère. Supervisé par Sonatrach, «ce champ important enregistre des résultats très encourageants», en passant à la deuxième phase de ce projet, à savoir «la finalisation de l’exploration, pour entamer la phase d’exploitation», a ajouté le ministre. Les deux parties ont convenu également d’assurer toutes les facilités pour la réalisation dudit projet et la concrétisation des objectifs escomptés, a fait savoir M. Arkab.