Le PDG du groupe énergétique espagnol Naturgy a encore une fois souligné que les négociations actuellement en cours autour des prix du gaz avec l’Algérie ne sont pas aisées et risquent de prendre du temps.
Tout en espérant que les négociations seront conclues avec succès, Francisco Reynés prévient que les tractations en cours «risquent de durer encore», précisant que «la relation avec Sonatrach est très particulière car ce sont des actionnaires, des fournisseurs et des clients».
Francisco Reynés, qui s’exprimait lors d’une conférence intitulée «Wake Up Spain», organisée par El Español, a estimé que la volatilité observée ces derniers temps sur le marché du gaz naturel indique que la négociation sera difficile. «Normalement, les prix auraient dû être scellés pour trois ans, mais en raison de la situation actuelle, nous le faisons chaque année.
Ce n’est pas positif puisque vous pouvez finir par vous mettre d’accord sur les prix, mais vous ne pouvez pas réclamer rétroactivement aux clients.»
Francisco Reynés, qui vient d’être réélu à la tête du groupe espagnol, a souligné, en outre, qu’«il y a encore deux ans d’incertitude sur les prix». «Nous avons eu la chance de pouvoir conclure un accord sur les prix pour 2022, et personne n’aime être dans une entreprise sans connaître le prix d’achat et c’est précisément la situation dans laquelle nous nous trouvons en ce moment», a-t-il déclaré concernant le contrat avec le groupe Sonatrach.
Un contrat de fourniture de gaz scellé jusqu’en 2032, et dont le volet prix devait être négocié tous les trois ans, «or actuellement les prix se négocient annuellement», indique Naturgy.
Sonatrach et Naturgy qui avaient débuté les négociations sur les prix du gaz en 2021, étaient difficilement parvenues à un accord en octobre dernier sur les prix de fourniture de gaz via Medgaz pour l’année 2022 avec effet rétroactif. Les deux groupes continuent de négocier les tarifs applicables pour 2023, dans le cadre des clauses contractuelles du contrat gazier à long terme entre les deux compagnies.
Cité par la presse espagnole, Reynés insiste sur «l’incertitude qui domine actuellement le marché du gaz» estimant que «les restrictions d’accès au gaz russe conduiront à une augmentation des coûts». Par ailleurs, en 2022, la Chine «a été fermée en raison de sa politique Covid Zéro.
Cela a provoqué un ralentissement de l’économie chinoise et une baisse de la demande de gaz. Cela n’arrivera pas en 2023 et rendra difficile l’accès au gaz», souligne encore le patron de Naturgy. Francisco Reynés ajoute que «durant la seconde moitié de l’année, les pays européens devront à nouveau acheter du gaz pour le stocker pour l’hiver, ce qui augmentera à nouveau la demande.
Bref, les temps ont changé. Nous avons bénéficié d’une offre excédentaire de matières premières avec des prix anormalement bas et maintenant nous devons nous adapter. Nous devons faire face à la nouvelle situation».