Le groupe Sonatrach et son partenaire espagnol Naturgy seraient parvenus à finaliser un accord sur le prix du gaz pour 2023 et 2024, suite à des négociations ardues qui se poursuivent depuis plus d’une année, la hausse des cours du gaz ayant rendu difficile un compromis satisfaisant pour les deux parties.
Il est à rappeler que les contrats qui sont actuellement en vigueur entre l’Espagne et l’Algérie ont été signés il y a plus de 20 ans avec une validité jusqu’en 2032, pour un volume annuel de l’ordre de 5 millions de mètres cubes. Le contrat implique des engagements fermes, via des clauses «take or pay» et un bilan d’étape incluant une renégociation des prix tous les trois ans.
Selon l’information rapportée, hier, par le journal espagnol El indépendiete, les négociations «se sont accélérées ces dernières semaines entre les deux parties pour fixer les prix pour le reste de l’année en cours et ceux de l’année prochaine».
Depuis la fin de l’été, «les équipes de négociation des deux sociétés se réunissent régulièrement pour déterminer le coût du mégawattheure de la matière première qui continue de connaître une forte volatilité sur les marchés internationaux», écrit le média qui souligne que «la rencontre qui a regroupé, la semaine dernière, à Alger, le patron de Naturgy et le nouveau PDG de Sonatrach a été une discussion clé» pour finaliser les nouveaux prix du gaz.
Le PDG du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, avait reçu, le 25 octobre dernier à Alger, le PDG de Naturgy, Francisco Reynes, avec lequel il a discuté des relations de partenariat entre les deux compagnies, selon un communiqué diffusé à l’issue de la rencontre par le groupe public. «Lors de cette rencontre tenue au siège de la direction générale de Sonatrach, en présence de représentants des deux compagnies, les deux parties ont abordé les relations de partenariat entre les deux entreprises qui s’inscrivent dans le cadre des contrats à long terme de vente et d’achat de gaz naturel», avait précisé la même source.
Celle-ci indiquait, en outre, que «compte tenu de ces relations historiques entre Sonatrach et Naturgy, les deux parties ont convenu de poursuivre les discussions sur les sujets d'intérêt commun, notamment dans les domaines de l'approvisionnement en gaz naturel et des énergies nouvelles et renouvelables».
Sonatrach et Naturgy, qui avaient débuté les négociations sur les prix du gaz en 2021, étaient difficilement parvenues à un accord en octobre 2022, sur les prix de fourniture de gaz via Medgaz pour l’année 2022 avec effet rétroactif. L’Espagne a dû accepter de payer plus cher le gaz algérien, conformément aux données du marché.
Les deux groupes continuaient, depuis, de négocier les tarifs applicables pour 2023 et 2024, dans le cadre des clauses contractuelles du contrat gazier à long terme entre les deux compagnies.
Les divergences sont relatives aux perspectives du marché du gaz, la firme espagnole défendant l’idée que les prix vont baisser et atteindre «des niveaux de situation normalisée, similaires à ceux d’avant la crise», alors que Sonatrach prévoit que dans une projection proche, les coûts resteront élevés pour cette matière première essentielle, au vu de la demande en hausse.
«Nous avons eu la chance de pouvoir conclure un accord sur les prix pour 2022, et personne n'aime être dans une entreprise sans connaître le prix d'achat et c'est précisément la situation dans laquelle nous nous trouvons en ce moment», avait déclaré, il y a quelques mois, Francisco Reynés, concernant le contrat en cours avec le groupe Sonatrach.
Un contrat de fourniture de gaz scellé jusqu'en 2032, dont le volet prix devait être négocié tous les trois ans, «or actuellement, les prix se négocient annuellement», indiquait Naturgy. Francisco Reynés, qui s’exprimait lors d’une conférence intitulée «Wake Up Spain» organisée par le média El Español, avait estimé que «la volatilité observée ces derniers temps sur le marché du gaz naturel indique que la négociation sera difficile.» «Normalement, les prix auraient dû être scellés pour trois ans, mais en raison de la situation actuelle, nous le faisons chaque année.
Ce n’est pas positif puisque vous pouvez finir par vous mettre d’accord sur les prix, mais vous ne pouvez pas le réclamer rétroactivement aux clients». Le PDG de Naturgy avait souligné à une autre occasion que la seule raison pour laquelle la révision des prix conclue n'a concerné que l'année 2022 et non une période de trois ans comme stipulé dans les contrats, cela est dû à la volatilité extrêmement élevée des prix des matières premières.
Le groupe Sonatrach a déjà achevé - selon les déclarations de l’ex-PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar - la renégociation de neuf contrats à long terme, conclus avec les partenaires étrangers, mis à part deux contrats – dont celui conclut avec Naturgy - en cours de renégociation, concernant le volet prix de vente du gaz.
Production de polypropylène Sontrach et Ronesans font le point
Le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, a reçu lundi à Alger, le président du groupe turc Ronesans Holding, Erman Ilicak, avec lequel il a discuté du projet pétrochimique de production de polypropylène, a indiqué le groupe public dans un communiqué. Durant cette rencontre, qui s’est déroulée au siège de Sonatrach, en présence de cadres des deux groupes, MM. Hachichi et Ilicak «ont abordé l’état d’avancement du projet pétrochimique Sonatrach et Ronesans Holding mené conjointement par les deux parties», a précisé la même source. Pour rappel, Sonatrach détient 34% de ce projet et en assure l’approvisionnement en matière première, à savoir le propane, en vertu d’un accord à long terme sur la base des prix en vigueur sur les marchés mondiaux. A l’issue de cette rencontre, les deux parties ont «convenu d’examiner de nouvelles pistes de partenariat et ont abordé la possibilité d’explorer de nouvelles opportunités d’affaires», ajoute le communiqué.