Prévention des maladies et développement biomédical et industriel : Les chercheurs explorent les avancées de la bio-informatique

14/11/2024 mis à jour: 07:54
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Photo : D. R.

L’Algérie doit développer la bio-informatique, une nouvelle technologie qui est au cœur des avancées scientifiques dans les domaines de la santé, de l’agriculture et des sciences de la vie en général. C’est la principale recommandation des participants à la 2e Conférence internationale de bio-informatique, organisée hier et aujourd’hui à l’université M’hamed Bougarra de Boumerdès.

Malgré son importance, cette discipline (la bio-informatique) qui permet notamment de prévenir et mieux lutter contre les maladies est enseignée à présent dans trois universités du pays ; celles de Constantine, Boumerdès et de Tlemcen. Le colloque a réuni un panel d’experts et de chercheurs algériens dans le domaine, dont certains sont venus des Etats-Unis, la Belgique, l’Angleterre, la Tunisie, le Bahreïn, etc.

Les participants au colloque auront, selon elle, l’opportunité de participer à un atelier qui sera dirigé par le professeur Ait Boudries Malika, venue de l’université de Harvard (USA) pour partager son expérience sur les sujets avancés de la bio-informatique et des données omiques. «Ce sera une occasion précieuse pour approfondir nos connaissances et élargir notre réseau de collaboration», a-t-elle indiqué.

Cette éminente chercheuse mène des travaux sur les données génomiques et génétiques pour deux applications à même de développer des médicaments et des vaccins appropriés. Elle compte mettre son expérience au profit de ses collègues algériens par la création de plateformes et le lancement de projets pilotes dans le cadre du programme de développement de bio-informatique en Algérie. «Ce colloque est une première étape pour lancer quelque chose à Boumerdès.

On va essayer de collecter des données et développer ici ce que j’ai fait dans le cadre de mes travaux aux USA. On va investiguer en utilisant les génomes, les protéomes ou les métabolomes  collectés à partir de patients algériens infectés par le Covid ou autre maladie infectieuse, afin de développer des thérapies appropriées.

Ces informations ne peuvent pas être analysées à l’œil nu ou validées dans un labo. Du coup, la bio-informatique comme technique qui utilise l’informatique, le  Big-data, le machine Learning, et l’AI va faciliter l’analyse de ces données et l’intégration de l’information biologique pour fabriquer le meilleur médicament et le meilleur vaccin», a-t-elle détaillé.

Le Dr Faez Amokrane N’Ait Mohamed, chercheur en biomédicale à l’université de Massachussetts (USA), lui, mène des recherches sur le vaccin antigrippale. «La bio-informatique nous aide à faire avancer la science et prédire ce qui va arriver dans le futur. En Algérie, on est un peu en retard, mais on essaye de pousser les choses. Il y a des comités internationaux où travaillent des Algériens afin de développer cette discipline»,  a-t-il assuré.

Prévenir les maladies émergentes

Dans son allocution, la présidente de la conférence, le Pr Khemili Souad, souligne que «ce rendez-vous se déroule dans un contexte où la bio-informatique bénéfice d’une reconnaissance mondiale grandissante, et l’attribuions du prix Nobel de chimie en 2024, en est une très belle  illustration». «Notre présence ici témoigne de l’importance croissante de cette discipline, non seulement en recherche fondamentale mais aussi dans l’élaboration d’applications dans le domaine industriel, biomédical et en sciences omiques.

Au cours de ces deux journées, nous explorons ensemble les dernières avancées de la bio-informatique et des sciences omiques. Nous espérons que ces conférences seront un point de départ pour des collaborations durables, enrichissantes et fructueuses et  permettront de renforcer les liens entre chercheurs, étudiants et professionnels», a-t-elle déclaré.

Abdelaziz Tairi, vice-recteur, a tenu à rendre hommage au Pr Paul Jaquin de l’université Libre de Bruxelles, un partenaire fidèle et fiable, grâce à qui nous avions pu lancer cette spécialité au niveau de notre université. Mme Khemili est réputée pour être la première à enseigner la bio-informatique en Algérie, et ce, après l’obtention de sa thèse de doctorat à l’université Libre de Bruxelles.

Le laboratoire qu’elle préside à l’UMBB œuvre, selon elle,  « à travers des ateliers pour préparer les générations futures à relever les défis des sciences omiques et à maîtriser les données complexes». «J’ai déjà travaillé sur la  prédication des structures allergènes d’accarias et le ministère de l’Enseignement encourage cette discipline à travers l’installation de bases de données afin de commencer à faire le séquençage des génomes.

Dans les pays développés, le médecin peut, en fonction des gènes, prédire la pathologie et prescrire les médicaments pour guérir le patient ou éviter les complications de sa maladie. C’est ce que nous comptons développer chez nous», a-t-elle expliqué. Le Pr Idir Bitam, spécialiste en maladies transmissibles et pathologies tropicales, a présenté une communication sur les maladies émergentes. Selon lui, le monde n’est  pas à l’abri d’une maladie ou une attaque biologique.

D’où l’importance de «tirer profit des nouvelles technologies pour faire le diagnostic précoce». «Avec la bio-informatique, on peut prédire à l’avance la présence du gène qui peut provoquer la maladie. Cela aide les gens à se faire soigner à temps. Cette technologie aide aussi les Etats à faire des économies à travers la réduction des coûts des soins», a-t-il conclu.  

 

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