Six candidats partisans et dix candidats indépendants ont remis leurs dossiers à l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) et attendent son verdict, qui sera connu dans un délai n’excédant pas sept jours.
Sur les 34 prétendants à la candidature à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre prochain, 16 seulement ont déposé jeudi leurs dossiers de candidature auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).
Il s’agit de six candidats partisans : Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP) et la première à avoir annoncé sa candidature à l’élection présidentielle le 1er mars dernier, Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS), Abdelaali Hassani Cherif du Mouvement pour la société et la paix (MSP), le professeur Belkacem Sahli, président de l’Alliance nationale républicaine (ANR) et candidat de la Coalition Stabilité et Réforme, Tarek Zaghdoud, président du Rassemblement algérien (RA), et Ahmed Gouraya, président du Front de la jeunesse démocratique pour la citoyenneté (FJDC).
Les dix autres sont tous des postulants à titre individuel. En tête de liste vient le président sortant Abdelmadjid Tebboune, qui a décidé de briguer un second mandat, Saida Neghza, présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), les candidats indépendants Chaabi Salem, Raouf Aib, El Abadi Bel Abbès, Abdelkrim Hamadi, Amar Chakar, Bouamrioune Slimane, Kamel Hebbal et enfin Baba Ahmed Hicham.
Munis de leurs formulaires de souscription des signatures individuelles, les prétendants à la candidature ont défilé toute la journée de jeudi au siège de l’ANIE, où ils ont été accueillis par le président de l’instance, Mohamed Charfi. Le ballet a été ouvert par Abdelali Hassani Cherif et clôturé par Saida Neghza à minuit.
L’ANIE a annoncé hier avoir entamé le traitement des formulaires de souscription des signatures individuelles directement après le début de dépôt des dossiers de candidatures par les postulants. L’Autorité dispose de sept jours pour statuer sur la validité des candidatures puis transmettre ses décisions à la Cour constitutionnelle dans un délai de 24 heures.
48h pour les recours
En cas de rejet, les candidats à la course au palais d’El Mouradia peuvent faire appel auprès de la Cour constitutionnelle dans les 48 heures suivant la notification, qui valide la liste définitive des candidats dans un délai de 7 jours. Une fois les candidatures validées, les prétendants peuvent commencer à présenter leurs programmes électoraux 23 jours avant la date du scrutin et la campagne s’achèvera trois jours avant le vote.
Tous les prétendants ont, jeudi, lors de leur prise de parole, appelé les Algériens à se rendre massivement aux urnes, qualifiant la prochaine échéance d’«événement important» et de «rendez-vous historique». Youcef Aouchiche du FFS a affirmé que son parti a décidé de se lancer dans la course à la présidence «par conviction au vu de l’importance de cette échéance», «au lieu d’opter pour le retrait ou le boycott».
Dans sa déclaration liminaire, le premier secrétaire du doyen de l’opposition a précisé que son «ambitieux» programme englobera «toutes les couches et tous les segments de la société». Son discours électoral sera «une source d’espoir, de confiance et de changement face aux campagnes visant à semer le désespoir», a-t-il dit.
Abdelmadjid Tebboune a, pour sa part, remercié les partis politiques, les organisations et instances qui ont apporté leur soutien à sa candidature, ainsi qu’à l’ensemble des citoyens qui ont pris la peine de se déplacer dans les communes pour signer les formulaires de souscription. Le Président sortant souhaite que sa «candidature soit acceptée par l’ANIE».
A l’issue du dépôt de son dossier de candidature, Raouf Aib a estimé que la «prochaine élection présidentielle a ceci de positif qu’elle rassemble toutes les générations», affirmant que «la contribution de tous à l’édification du pays est le plus important dans l’étape actuelle». M. Aib a en outre précisé que le programme électoral qu’il proposera au peuple «repose sur la préservation de l’unité et l’intégrité du pays et l’augmentation de la valeur de la monnaie nationale».
Appel à un vote massif
Pour sa part, le candidat de la mouvance islamique Abdelaali Hassani Cherif a mis en avant l’importance du scrutin du 7 septembre, notant que le MSP est «un parti actif sur la scène politique», qui «doit être présent avec son candidat et son programme».
Il a rappelé que sa candidature «a été soutenue par le mouvement Ennahda et de nombreux citoyens», d’autant plus que cette élection est «la deuxième après le mouvement populaire pacifique du hirak, qui a rassemblé les Algériens pour la réforme». Dans le même contexte, il a souligné que le prochain scrutin constitue une «opportunité pour le changement».
Zoubida Assoul a indiqué, quant à elle, que sa candidature au futur scrutin était «une décision importante pour contribuer au développement du pays», précisant que son programme électoral «couvre plusieurs aspects et vise à développer le pays, protéger la famille et réaliser le progrès et le développement économique».
Belkacem Sahli a insisté, de son côté, sur «la nécessité d’œuvrer à la réussite de la prochaine échéance électorale et de permettre aux citoyens d’accomplir leur devoir électoral», estimant qu'«il y va de la souveraineté nationale» et «de relever les différents défis».
Par ailleurs, le prétendant indépendant El Abadi Bel Abbès a appelé les citoyens à «se rendre massivement aux urnes le 7 septembre en vue de choisir la bonne personne pour diriger le pays».
Concernant son programme électoral, il a indiqué qu’il misait sur l’investissement dans les grandes potentialités dont dispose l’Algérie. Enfin Abdelhakim Hamadi a appelé de ses vœux «le développement de toutes les institutions de l’Algérie», soulignant que «l’Algérie est le legs des chouhada» de la glorieuse Guerre de Libération nationale.