Présidentielle du 7 septembre 2024 : La course d’obstacles des candidats

10/06/2024 mis à jour: 03:13
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Photo : D. R.

Jusqu’à hier, trois prétendants à la magistrature suprême ont procédé au retrait des formulaires de souscription auprès de l’ANIE. Il s’agit du président de l’ANR, Belkacem Sahli, et du président du MSP, Abdelaali Hassani Chérif. Louisa Hanoune devait le faire dans l’après-midi d’hier.

C’est parti ! Le processus de la présidentielle anticipée du 7 septembre prochain est officiellement lancé, avec la convocation, samedi, du corps électoral.

Sans attendre, des candidats à la candidature mettent en branle «leurs machines électorales» afin de préparer la première étape de cette joute : la confection des dossiers de candidatures devant être déposés, dans un délai de 40 jours, auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Cette étape est considérée comme étant la plus compliquée pour de nombreux acteurs ayant exprimé, jusqu'à présent, leur volonté de s’engager dans la course vers le palais d’El Mouradia.

Ils doivent d’abord dépasser un sérieux écueil, à savoir la collecte des parrainages exigés par la loi. En effet, l’article 253 de la loi électorale, amendée en 2021, exige de tout postulant à la candidature à la magistrature suprême du pays la présentation un certains nombres de signatures individuelles d’élus ou d’électeurs.

Les concernés, selon cette disposition, sont tenus d’appuyer leurs dossiers de candidatures par «soit une liste comportant, au moins, six cents (600) signatures individuelles de membres élus d’assemblées populaires communales, de wilayas ou parlementaires et réparties, au moins, à travers vingt-neuf (29) wilayas, une liste comportant cinquante mille (50 000) signatures individuelles, au moins, d’électeurs inscrits sur une liste électorale.

Ces signatures doivent être recueillies à travers, au moins, vingt-neuf (29) wilayas». «Le nombre minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à mille deux cents (1200). Les signatures sont déposées en même temps que l’ensemble du dossier de candidature auprès de l’Autorité indépendante (art. 253).

Et tout électeur inscrit sur une liste électorale ne peut accorder sa signature qu’à un seul candidat», souligne le texte. Jusqu’à hier, trois prétendants à la magistrature suprême ont procédé au retrait des formulaires de souscription auprès de l’ANIE. Il s’agit du président de l’ANR, Belkacem Sahli, et du président du MSP, Abdelaali Hassani Chérif.

Louisa Hanoune devait le faire, selon Ramdane Taazibt, dans l’après-midi d’hier. Comment se préparent les candidats à la candidature pour réussir cette étape ? Ont-ils mis en place les moyens humains et matériels pour mener la rude bataille électorale ?

«Depuis plusieurs semaines déjà, les structures du parti se réunissent et ouvrent le débat avec les citoyens pour mieux expliquer l’objectif de la candidature de Mme Louisa Hanoune. Il s’agit d’une participation pas comme les autres et tout le monde est conscient de cela», souligne Ramdane Tazibt, cadre dirigeant du Parti des travailleurs (PT).

Affirmant que la candidate du parti devait récupérer les formulaires de souscription hier après-midi, il assure que «tout est mis en place pour la collecte des signatures» et que «des liens ont été tissés avec les citoyens, grâce notamment aux nombreuses rencontres de proximité organisées par les militants du PT».

Ramdane Taazibt souligne, toutefois, la difficulté de la prochaine bataille électorale qui intervient, selon lui, dans des conditions climatiques extrêmes et dans un climat politique national et international difficile.

Recalé en 2019 pour «non-conformité des parrainages collectés», Belkacem Sahli se montre cette fois-ci confiant. «En 2019, le rejet de mon dossier était politique et nous en avons la preuve. Pour la prochaine élection, nous sommes confiants.

Certes, nous allons perdre une quinzaine de jours en raison des épreuves du bac et la fête de l’Aid, mais nous tenterons de récolter le maximum de signatures», déclare-t-il. Le président de l’ANR, dont la candidature est appuyée par six autres partis politiques, assure avoir «finalisé toutes les étapes liées à la préparation de la présidentielle, dont l’élaboration du programme politique, économique et social, devant être défendu lors de la prochaine campagne électorale».

Première à avoir annoncé son engagement dans le course à la présidentielle, la présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul, relève une multitude de difficultés, dont celle concernant la collecte des signatures des électeurs. «J’ai proposé récemment la mise en place du système de parrainage en ligne qui évitera aux citoyens une perte de temps et d’énergie.

Ce système permettra aux Algériens d’accorder leurs signatures au candidat de leur choix en toute liberté. Le système actuel ouvre la voie à une sorte de commerce de signature. Personnellement, je ne peux pas le faire et je n’ai pas les moyens financiers pour acheter des signatures», lance-t-elle.

Profitant de l’occasion, Zoubida Assoul a dénoncé la «fermeture de tous les médias et les espaces publics devant les candidats». «Où est l’équité ? J’ai annoncé ma candidature en janvier dernier. Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai eu droit à la parole dans aucun média public ou privé. Les espaces publics sont aussi fermés», déplore-t-elle, affirmant qu’elle maintient son engagement dans la course, «malgré tout».

La Coalition des partis de la majorité se réunit à Alger

L’instance de coordination de la Coalition des partis de la majorité parlementaire (Front de libération nationale (FLN), Rassemblement national démocratique (RND) et Front El Moustakbal) s’est réunie, hier à Alger, pour préparer la conférence nationale sur le bilan de ces partis au niveau des Assemblées populaires élues.

Dans une allocution prononcée à cette occasion, le secrétaire général du parti du FLN, Abdelkrim Benmbarek, a précisé que cette réunion, tenue au siège de son parti, visait à «bien préparer la prochaine conférence nationale consacrée au bilan de ces trois partis au niveau des Assemblées élues».

La Coalition de la majorité parlementaire «ne compte exclure aucune partie et reste ouverte à l’ensemble des formations politiques partageant la même approche concernant l’élection présidentielle du 7 septembre prochain», a-t-il affirmé, estimant que la conjoncture actuelle «exige de renforcer le front intérieur et de sensibiliser le peuple à l’importance de cette échéance politique pour assurer une participation populaire massive».

Et de souligner que la Coalition des partis de la majorité parlementaire «poursuivra son action au-delà de la prochaine élection présidentielle en vue de garantir la stabilité et la prospérité du pays».

 

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