Le rendez-vous présidentiel du 7 septembre prochain suscite toutes les convoitises. Réservé, jadis, aux politiques chevronnés, l’élection présidentielle attire désormais des personnes venant d’horizons divers.
Le phénomène qui a commencé depuis le scrutin de 2014, où les Algériens ont assisté à des files d’attente devant le ministère de l’Intérieur à l’époque, pour le retrait des formulaires de souscription avec à la clé une pose devant les caméras des chaînes privées et quelques déclarations, se répète cette fois-ci.
Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, a communiqué, dimanche dernier, le chiffre de 26 prétendants à la candidature qui se sont rapprochés de son instance pour procéder au retrait des documents nécessaires pour collecter les signatures d’électeurs ou des élus.
Sur la totalité de ces candidats à la candidature, moins de dix seulement sont connus du grand public. Il s’agit de responsables des partis politiques connus et certains activistes. Qui sont les autres ? D’où viennent-ils ? Ont-ils vraiment l’intention d’accéder à la magistrature suprême ?
Sont-ils en mesure de collecter le quota de parrainages exigé par la loi (un minimum de 50 000 signatures d’électeurs ou 600 signatures d’élus) ? En attendant de connaître l’identité de l’ensemble de ces citoyens attirés par la présidentielle, il est certain que l’écrasante majorité ne réapparaîtra pas le 18 juillet prochain, date limite pour le dépôt des dossiers de candidature, devant le siège de l’ANIE.
Ce fut le cas lors des deux précédentes présidentielles (2014 et 2019) où, sur plusieurs dizaines de personnes ayant retiré les formulaires de souscription, seuls les «plus sérieux» ont pu déposer leurs dossiers et valider leur engagement dans la course. Il s’est avéré que la majorité était plutôt des «individus extravagants» et des «phénomènes sociaux», dont le geste nécessite une étude.
Qu’est-ce qui les fait courir ? On n’en sait rien. Mais, leur ambition politique fait perdre de l’argent au pays. Car les 1,3 million de formulaires distribués jusque-là par l’ANIE coûtent des sommes colossales, qui partiront en fumée, car ces formulaires ne seront ni restitués ni utilisés par les concernés.
Par ailleurs, le président de l’ANIE a affirmé avoir pris des mesures en réponse aux plaintes de certains prétendants à la candidature qui ont dénoncé des contraintes administratives et techniques qui freinent l’opération de collecte des signatures. Le Parti des travailleurs (PT) avait soulevé cette question vendredi dernier dans une lettre adressée à Mohamed Charfi.
Les plaintes du PT entendues
La formation de Louisa Hanoune a évoqué «les coupures d’internet durant la semaine consacrée aux épreuves du baccalauréat», «l’absence au niveau des mairies des agents chargés de légaliser les formulaires signés par les électeurs» et «l'absence de permanence durant les trois jours de l’Aïd et les week-ends au niveau des APC en vue de permettre la signature desdits formulaires».
Qualifiant ces revendications de «légitimes», le premier responsable de l’ANIE a affirmé que «désormais les 4903 points de légalisation des signatures travailleront aussi les vendredis et les jours fériés». Selon lui, «les horaires de fermeture de ces bureaux, qui sont ouverts le matin à partir de 8h sont prolongés jusqu’à 22h».