Le ministre des Finances a évalué le nombre de cartes interbancaires (CIB) et Eddahabia à plus de 14 millions, tandis que les opérations de paiement via les terminaux de paiement électronique (TPE) se sont chiffrées à 2 millions en 2022 contre 65 000 en 2016, le nombre a ainsi été multiplié par quatre en six ans.
Afin 2022, les banques algériennes comptaient 20 millions de comptes, dont 12 millions de comptes d’épargne alors qu’Algérie Poste totalisait 27 millions de comptes courants postaux (CCP). C’est ce qu’a indiqué le ministre des Finances, Abdelaziz Fayed, le 4 mai, à l’occasion d’une journée d’information sur «L’Inclusion financière et les changements climatiques», organisée par l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) dans le cadre de la célébration de la Journée arabe de l’inclusion financière.
Présentant le bilan des prestations bancaires au titre de cet exercice, le ministre des Finances a, par ailleurs, évalué le nombre de cartes interbancaires (CIB) et Eddahabia à plus de 14 millions, tandis que les opérations de paiement via les terminaux de paiement électronique (TPE) se sont chiffrées à 2 millions en 2022 contre 65 000 en 2016 (le nombre a ainsi été multiplié par quatre en six ans).
Et ce, pour un montant de 19 milliards de dinars (mds DA). Ce chiffre atteint 6,7 mds DA durant les trois premiers mois 2022 pour 837 000 transactions. C’est dire que les titulaires de CIB et d’Eddahabia sont de moins en moins réticents au paiement en ligne en réglant leurs factures (en plus des frais liés aux activités de la communication, les transports, l’assurance, les services, l’achat de produits, les sports et loisirs) en ligne. Par ailleurs, les opérations e-paiement sont passées de 7300 en 2016 à 7,5 millions, avec plus de 340 commerçants en ligne inscrits dans le système de paiement interbancaire.
Parallèlement, le nombre total de TPE entre janvier et mars 2023 s’est élevé à 49 030 terminaux, soit une hausse de 2767 TPE, comparativement à celui enregistré fin 2022 (46 263 TPE), selon la même source. Et ce, grâce aux moyens mis en œuvre et à l’augmentation du nombre de commerçants adhérant au système de paiement électronique (337 web marchands). Le premier responsable du GIE monétique a d’ailleurs relevé que de 46 commerçants ont rejoint ce système durant le 1er trimestre de l’année en cours. Sur ce chapitre, le nombre de transactions a atteint, durant la même période, près de 2,7 millions d’opérations pour un montant de 8,7 mds DA répartis sur les activités de la communication, les transports, l’assurance, les factures, les services, la vente de produits, les sports et loisirs.
Le paiement par mobile, ouvert «dans une première phase» qu’en intra-bancaire (clients d’un même établissement financier), a par ailleurs enregistré, lors du premier trimestre 2023, près de 7,6 millions de transactions pour un montant de 5,5 mds DA. Quant au transfert de fonds par mobile, le GIE a recensé 3 millions de transactions d’une valeur dépassant les 37 mds DA. S’agissant des retraits opérés sur des ATM (distributeur automatique de billets), le nombre d’opérations a dépassé les 40 millions, d’une valeur de près de 770 mds DA durant la même période de référence. Le parc des distributeurs automatiques comprend 3713 appareils, au premier trimestre 2023, avec une hausse de 55 nouveaux appareils, contre 3658 appareils recensés fin 2022.
Ce sont autant de chiffres qui illustrent l’évolution des nouveaux modes de paiement et l’introduction progressive des nouvelles technologies dans le système bancaire, inscrit désormais sur la voie de la digitalisation. Le secteur assiste en effet à l’amélioration des indicateurs de l’inclusion financière. Ce que l’argentier du pays a mis en exergue lors de cette journée d’information rappelant les objectifs de la loi monétaire et bancaire. Mais également, les démarches entreprises jusque-là pour la densification et l’élargissement du réseau des agences bancaires numériques et de proximité, le renforcement des prestations du e-paiement et le développement de la finance islamique.
Financement durable, Une stratégie en préparation
Selon le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Salah Eddine Taleb, une stratégie nationale de l’inclusion financière est en préparation. Cette stratégie prend en compte les meilleures pratiques internationales «qui astreignent les banques et les établissements financiers à inclure les procédures de financement durable dans leurs politiques d’investissement, bénéficiant en contrepartie d’un appui total et des incitations nécessaires auprès de l’autorité monétaire».
De son côté, le ministre des Finances, Abdelaziz Fayed, a demandé à «prendre en considération le facteur climatique dans le cadre des efforts déployés pour atteindre l’inclusion financière, en priorisant la finance verte et durable qui devra prendre forme sur le terrain par le renforcement des projets innovants et l’encouragement de projets éco-responsables».
Le gouverneur de la BA a, par ailleurs, appelé «le secteur des banques et finances à soutenir les projets et les secteurs qui contribuent au développement des services et des produits eco-friendly et à œuvrer à poursuivre l’amélioration des indicateurs de l’inclusion financière». Il affirmera, par la même occasion, qu’une grande opportunité s’offre aux banques pour «améliorer l’accès aux services bancaires, cibler les catégories non incluses et intégrer le secteur informel dans l’économie nationale». R. E.