Près de 23 000 morts depuis le début de l’agression sioniste : Trois mois de massacres sans relâche à Ghaza

08/01/2024 mis à jour: 03:46
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L’entité sioniste a fait de Ghaza un territoire invivable - Photo : D. R.

Hormis une petite trêve fin novembre, Israël a massacré sans relâche en Palestine. Hier encore, l’armée sioniste à perpétré de nouveaux carnages dans la Bande de Ghaza, commettant un attentat ciblé contre des journalistes à Rafah.  Deux reporters y ont laissé leur vie, dont le fils de Waël Dahdouh, l’héroïque chef du bureau d’Al Jazeera à Ghaza.

La guerre féroce menée par Israël contre le peuple palestinien, et en particulier la population de Ghaza, vient de boucler trois mois. Oui. Depuis trois mois, et plus exactement depuis 93 jours, les Ghazaouis subissent une des pires campagnes de répression militaire de l’histoire moderne.

Le dernier bilan des tueries israéliennes communiqué hier par les autorités sanitaires à Ghaza fait état de 22 835 morts jusqu’à hier matin. Les exactions de l’occupant sioniste ont fait par ailleurs 58 416 blessés. Pas moins de 113 personnes ont été tuées en 24 heures, soit entre samedi et dimanche, précise la même source.

A ces chiffres terrifiants s’ajoute celui des personnes dont les familles sont toujours sans nouvelles. Dans une déclaration à Al Jazeera hier, le porte-parole de la Protection civile palestinienne a affirmé que plus de 8000 disparus ont été recensés à Ghaza en trois mois, et il ne s’agit que d’un bilan provisoire.

Ces derniers jours ont été une nouvelle fois infernaux. Selon des sources médicales citées par l’agence Wafa, «71 personnes, dont plusieurs enfants, ont été tuées dans des raids de l’aviation israélienne soutenue par des unités d’artillerie», entre samedi soir et hier, dans la région de Khan Younès, au sud de la Bande de Ghaza.

11 Palestiniens ont, en outre, trouvé la mort hier suite à des bombardements qui ont ciblé le quartier d’El Miraj, au nord de Rafah, selon la même source. Par ailleurs, plusieurs civils ont été fauchés suite à des attaques ayant visé une zone d’habitation de la rue Abdelkarim Al Kaâlouk, à Deir El Balah, au centre de la Bande de Ghaza.

Des tirs de drones se sont acharnés sur le périmètre de l’hôpital Chouhada Al Aqsa, à Deir El Balah toujours, tuant et blessant plusieurs personnes, indique Wafa. L’artillerie de l’occupant a pilonné également plusieurs zones du camp d’Al Nuseirat ainsi qu’une maison de Zoueïda, au centre de l’enclave assiégée, tuant une femme.

Al Jazeera accuse Israël de cibler délibérément les journalistes

Autre crime effroyable perpétré hier : cet attentat ciblé contre un groupe de journalistes palestiniens, dans la région de Rafah, au sud. Selon l’agence de presse palestinienne, un drone a tiré un missile sur un véhicule civil à bord duquel se trouvaient des reporters de différents médias, au quartier d’Al Mirej, au nord de la ville de Rafah.

Deux journalistes seront tués sur le coup : Hamza Waël Dahdouh, qui n’est autre que le fils de l’emblématique chef du bureau d’Al Jazeera dans la Bande de Ghaza, Waël Dahdouh, et qui avait 29 ans, et Moustafa Thuraya, un vidéaste pigiste collaborant avec l’AFP, d’après l’agence de presse française.

Deux autres journalistes ont été blessés au cours de cette même attaque, précise Wafa. Il s’agit d’Ahmad Al Barsh, de Falastine Al Yawm et d’un reporter-photographe, Amer Abou Amro. Le bureau des médias à Ghaza affirme que ces deux pertes portent à 109 le nombre de journalistes tués depuis le début du conflit.

Décidément, le sort s’acharne sur Waël. «C’est le cinquième martyr de la famille de Waël Dahdouh qui tombe», fait remarquer Al Jazeera, en rappelant le chapelet d’épreuves atroces qu’a eues à subir dans sa chair son correspondant en chef à Ghaza.

Le 25 octobre dernier, il avait perdu, pour rappel, sa femme, deux de ses enfants et son petit-fils, qui se trouve être précisément le fils de son aîné, Hamza. La femme et les enfants de Waël avaient péri dans le bombardement d’une maison où ils avaient trouvé refuge, située dans le camp de Nuseirat, au centre de la Bande de Ghaza.

Hamza et Moustafa ont été inhumés hier à Ghaza. A l’enterrement de son fils, Waël Dahdouh a fait preuve une nouvelle fois d’un courage surhumain. «C’est notre choix et notre destin. Nous devons l’accepter quoi qu’il arrive», déclarera-t-il dans une vidéo, en marge des funérailles.

«Les gens se séparent par cortèges entiers de ceux qui leur sont chers, et ça chaque jour, à chaque heure.» «A Hamza et à tous les martyrs, nous disons que nous resterons fidèles à notre serment. Cette voie, nous l’avons choisie de notre plein gré et l’avons irriguée avec ce que nous avons de plus cher, nous l’avons irriguée avec notre sang», martèle Waël.

Et le père éploré de proclamer : «Hamza n’était pas une partie de moi, il était tout pour moi, il était l’âme de mon âme.» «Nous sommes imprégnés d’humanisme et notre ennemi, lui, est imprégné de la haine des semeurs de mort (…). Nous prenons le monde à témoin de ce qui se passe à Ghaza.»

Réagissant à ces nouvelles attaques contre des journalistes, la chaîne Al Jazeera a accusé une fois de plus Israël d’avoir délibérément ciblé des reporters en plein exercice de leurs fonctions.

«Nous condamnons de la façon la plus ferme les crimes de l’occupant contre les journalistes et nous incitons la communauté internationale à intervenir», a réagi Al Jazeera via son site aljazeeramubasher.net. «L’assassinat de Hamza Dahdouh, insiste la chaîne, confirme les intentions des forces israéliennes de poursuivre leurs agressions contre les journalistes et leurs familles.»

Et de charger l’armée sioniste en l’accusant d’avoir «ciblé le collègue Waël Dahdouh et sa famille de façon méthodique». La chaîne qatarie a appelé à «prendre les mesures juridiques qui s’imposent pour qu’Israël réponde de ses crimes». Elle a également incité la Cour pénale internationale à se saisir de cette nouvelle affaire qui accable l’entité sioniste.

De son côté, l’Unrwa a affirmé que 142 fonctionnaires de l’ONU, travaillant essentiellement pour l’agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens, ont été tués depuis le début de la guerre contre Ghaza, et c’est le plus grand nombre de victimes d’employés des Nations unies dans l’histoire de l’ONU, souligne l’organisation humanitaire.

130 structures et écoles affiliées à l’Unrwa ont été directement touchées par des bombardements israéliens, précise l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine.

Ce qui se passe à Ghaza, alerte l’Unrwa, «est pire que la Nakba de 1948» après que l’occupant eut transformé l’enclave palestinienne en un «endroit inhabitable». Des propos qui recoupent ce que déclarait vendredi dernier Martin Griffiths. Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d’urgence des Nations unies constatait avec effroi, en effet, que Ghaza «est tout simplement devenue inhabitable».
 

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