Réflexions sur une Algérie qui se cherche est le titre d’une œuvre du professeur en économie Saïd Doumane et préfacé par Dr Saïd Sadi et auquel la libraire Gouraya a organisé une vente dédicace à Béjaïa. Saïd Doumane est enseignant à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Il a été également chargé de cours à l’Inalco de Paris et a participé à beaucoup de débats traitant de différentes thématiques. Au cours de sa dédicace, nous avons saisi l’opportunité de lui poser quelques questions au sujet de son nouveau produit.
- A travers cet ouvrage, et d’après mon interprétation de son titre, vous vouliez poser certaines problématiques sur les fondements de l’Etat-nation que de donner des réponses toutes faites. Est-ce le cas ?
Les réponses toutes faites et souvent imposées sont le fait des détenteurs du pouvoir, des idéologues et des intellectuels organiques. Je ne fais, pour ma part en tant qu’universitaire, que m’interroger sur les faits de société que j’observe.
Il m’arrive de pousser des cris de colère devant certaines aberrations, de suggérer le débat, mais jamais de donner des réponses préconçues. Je refuse toute forme de pouvoir, de peur d’en abuser et de porter atteinte à la liberté des autres…
- Quelles sont les questions nationales essentiellement soulevées dans ces «Réflexions» ?
Ces réflexions sont le reflet de mes inquiétudes. Elles portent sur «des questions nationales» comme vous dites, qui me semblent mal réfléchies car dogmatisées et non soumises au débat démocratique, telles les problématiques linguistiques, de la religion, des modes de gouvernance, des politiques économiques, des identités et de l’histoire algériennes…
- Est-ce que ces réflexions n’abordent pas les quatre rentes, à savoir, le pétrole, l’Islam, l’arabe et le nationalisme, dont vous avez l’habitude de parler dans les différents médias ?
Un seul texte de quelques pages aborde explicitement les rentes du pouvoir (rentes matérielles et rentes politico-idéologiques) mais tout le livre porte un regard critique sur un certain nombre d’options politico-idéologiques érigées en «constantes nationales» alors qu’elles ne reflètent, en réalité, que le point de vue ou les convictions de groupes particuliers.
J’exprime mes opinions, mais je ne détiens pas la vérité, celle-ci ne peut être que l’émanation d’un débat public qui reste, de toute façon, temporelle et susceptible de corrections voire de remise en cause.