Pouvoir d’achat : Le chef de l’état veut réduire l’inflation

02/04/2024 mis à jour: 00:33
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Photo : D. R.

Lors de son entrevue périodique avec les représentants de la presse nationale, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a longuement abordé la question du pouvoir d’achat.

Il a souligné dans ce cadre l’impératif de réduire le taux d’inflation à 4% «au maximum». La lutte contre l’inflation figure parmi les trois axes constituant les priorités de l’Etat pour augmenter le pouvoir d’achat des citoyens, avec l’axe social qui prévoit l’augmentation des salaires et l’institution de l’allocation chômage, ainsi que «la défense de la valeur du dinar algérien» dont la réévaluation se fera à travers des mesures économiques, y compris les mécanismes de taux de change au niveau de la Banque centrale pour soutenir ainsi le pouvoir d’achat.

L’objectif est donc affiché de baisser de plus de la moitié le taux enregistré en 2023. Car, contrairement au chiffre avancé par le Président, qui a situé l’inflation entre 7 et 8% en 2023, le taux était de plus de 9% selon le bilan de l’Office national des statistiques (ONS) en 2023.

Il était précisément de l’ordre de 9,4%, tel qu’évalué par la même source alors que le gouvernement tablait sur une baisse à 7,5% (dans la déclaration de politique générale).

Et ce, avant de revoir ces prévisions à 8,3% pour 2024, selon le ministre des Finances, Laaziz Faid, qui mise sur les dispositions législatives et réglementaires pour limiter les pressions inflationnistes.

Il faut dire que les représentants du gouvernement ont toujours fait valoir dans leurs déclarations «les mesures appropriées pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens».

Il évoquent à chaque fois les revalorisations, «conséquentes», des salaires et pensions au profit des agents publics, des retraités et des personnes en situation de chômage ainsi que le maintien des prix subventionnés, notamment pour l’huile, les pâtes alimentaires, le sucre et autres produits de base.

Cependant, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Tout au long de l’année 2023, l’inflation n’a cessé d’augmenter pour reprendre certes une tendance légèrement baissière vers la fin de la même année mais tout en restant au-dessus de 9%. Même au cours de ce premier trimestre 2024, les chiffres demeurent préoccupants particulièrement pour les produits de large consommation.

L’ONS a d’ailleurs révélé, dans son dernier bulletin, que le rythme d’inflation annuel (février 2023 à janvier 2024/février 2022 à janvier 2023) était de 9,1%. L’inflation reste toujours très élevée.

Le Fonds monétaire internationale (FMI) n’a pas manqué de le souligner dans sa dernière appréciation publiée le 30 mars dernier. A ce rythme, difficile de la réduire à moins de 4%, comme souhaité par le président de la République.

Et ce, d’autant qu’en plus d’être importé avec la grande exposition des prix intérieurs à l’évolution des prix mondiaux, une partie de l’inflation est d’origine «structurelle», selon la Banque d’Algérie.

Cela pour dire qu’il y a lieu d’accélérer les réformes structurelles pour freiner la poussée inflationniste dont la prise en charge reste un défi majeur à court et moyen termes. Ce sera sans nul doute l’un des dossiers phares de la prochaine campagne pour l’élection présidentielle anticipée. 
 

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