Le proverbe africain dit : «Quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier.» Certes, la vérité met plus de temps, mais elle finit toujours par arriver.
Après une campagne haineuse, gorgée de contrevérités, de discours manipulés qui se sont propagés à une vitesse record sur les ondes, à la télé, sur les réseaux sociaux, ou dans la presse, des voix contradictoires sont venues rétablir la vérité, démasquant leurs auteurs extrémistes, haineux, nostalgiques et extrémistes racistes.
En effet, depuis presque deux semaines, une flambée de discours anti-algériens s’est emparée des médias, de la classe politique française, allant de l’extrême droite à la macronie. Des millions d’Algériens, de binationaux, de Français d’origine algérienne en subissent le prix à leur corps défendant. Dans ce contexte toxique et délirant, des voix lucides, objectives et sages tentent de rétablir la vérité, dénonçant un hideux tissu de mensonges plaidant pour l’apaisement.
A l’instar de Dominique de Villepin, ancien Premier ministre, diplomate français de renom, outré par le niveau, au ras des pâquerettes, décliné par des soi-disant «élites», parachutées ministres, qui tiennent les rênes du pouvoir en France. D’un ton ferme et vigoureux, mais profondément déçu, il a déclaré : «Il faut crédibiliser le chemin de la reconquête politique. Cela implique que le président de la République prenne ses distances par rapport au jeu politique. Il y a beaucoup de faiblesses dans les conseils qui lui sont apportés des fenêtres d’un palais par trop opaque. Il faut qu'il ouvre les yeux et les oreilles. Il y a quelque chose qui ne marche plus. Ça bloque quelque part.
Le Président doit en tirer les conséquences. Un président de la République doit être informé, il doit être au contact du pays et des réalités. Je ne suis pas sûr qu'il le soit toujours, même en matière intérieure ni même internationale.» Pour sa part, abordant la crise que la France s'est inventée, l'ancienne candidate à la magistrature suprême, ministre de l'Environnement sous Chirac, puis occupant d'autres portefeuilles par la suite, Ségolène Royal, s'est largement exprimée sur le froid qui marque depuis des semaines les relations franco-algériennes : «N'oublions pas qu'on a une histoire commune douloureuse avec l'Algérie. On a une dette morale à l'égard de l'Algérie, parce que la colonisation est un ensauvagement, comme disait Aimé Césaire.
La décolonisation en Algérie a été atroce. On évoquait tout récemment les actes de torture de Jean-Marie Le Pen. Il ne faut pas oublier les dégâts qu'on a commis sur ce territoire que nous avons colonisé parce qu'il y avait des ressources. La France s'y est enrichie à travers ses entreprises, il faut revenir à des relations diplomatiques respectueuses des uns et des autres, respectueuses de cette histoire partagée. Il y a aussi des ouvriers algériens qui ont fait tourner nos usines.»
A l’Assemblée française, le député Bastien Lachaud s’est insurgé contre la manipulation des médias extrémistes, sous l’emprise des lobbys qui attisent les feux et polluent l’atmosphère. «Vous brandissez le spectre d’une immigration de masse. Mensonge !! Avec 12% de sa population née à l’étranger, notre pays occupe une position très moyenne parmi les pays de l’Union européenne. Vous pointez encore la trop grande place prise par l’immigration familiale. Mensonge !!
Le nombre de visas de séjour liés à l’immigration familiale est en baisse de 4% sur les 20 dernières années. On est très loin de la submersion !!» S’adressant visiblement au duo Retailleau-Darmanin : «Vous parlez d’un droit automatique à l'immigration ? C'est du délire pur et simple. Votre texte est aussi inconséquent qu'incantatoire, car selon le Conseil d'Etat lui-même, dénoncer l'accord franco-algérien de 1968 pourrait aboutir à rétablir le régime antérieur instauré par les Accords d'Evian de 1962, de la libre circulation totale entre l'Algérie et la France.
Soit l'effet inverse que celui que vous prétendez rechercher !!!» Pauvres calculateurs dont la haine le dispute à la méconnaissance !! Pourtant, comme le dit le vieil adage, «la vérité existe, on n’invente que le mensonge !»