Pourquoi Amara est revenu sur sa décision ?

05/04/2022 mis à jour: 02:07
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Photo : D. R.

La démission, le 31 mars 2022, du président de la Fédération algérienne de football (FAF), Charaf Eddine Amara, et son revirement, le 3 avril 2022, a créé une situation non prévue dans les statuts de la FAF. 

Tout naturellement elle fait débat. Elle a divisé les acteurs du football sur la légalité ou non de la décision du président. Pour démêler l’écheveau, il faudra recourir à l’arbitrage de juristes et/ou de la jurisprudence si tant est qu’elle existe en la matière. Si Amara est revenu sur son annonce verbale de quitter ses fonctions, sûrement qu’il a été briefé. Les réactions qu’elle a provoquées au sein du Bureau fédéral n’ont pas laissé insensibles les cercles qui ont la mainmise sur le football. 

L’élimination face au Cameroun de la Coupe du monde de la FIFA Qatar a été la goutte qui a fait déborder le vase. Elle a précipité la volonté de différents acteurs de débarquer le président Charaf Eddine Amara et avec lui les membres du Bureau fédéral. A leur grand regret, les membres du Bureau fédéral, dans leur majorité, ont manifesté leur refus de prendre place dans la charrette aux côtés du président de la FAF. 

Sitôt Amara a annoncé son départ que des membres du Bureau fédéral ont manifesté leur intention de lui succéder. Ce n’était pas le scénario prévu par ceux qui ont planifié la décision de Charaf Eddine Amara. La première annonce d’intention de candidatures a suscité un rejet et une levée de boucliers d’une grande partie de l’opinion. 

Les pouvoirs publics ne sont pas demeurés insensibles à cette perspective. Surtout que des voix de plus en plus nombreuses réclamaient le départ du Bureau fédéral jugé responsable, au même titre que le président, de la désillusion du 29 mars 2022. Le MJS était pointé du doigt sur ce qui est qualifié de laxisme vis-à-vis des membres du Bureau fédéral en situation de cumul de mandats interdit par la loi. 

La volte-face du président Amara a été permise faute de l’application de l’article 17 du décret exécutif 14-330 qui précise qu’«en cas de démission ou de vacance du poste du président de la Fédération sportive nationale, le bureau fédéral doit se réunir en session extraordinaire dans les 15 jours qui suivent pour constater la vacance et désigner un président par intérim parmi les vice-présidents, par ordre de préséance, chargé de gérer transitoirement les affaires de la fédération…»

 Cette procédure, prévue par la loi, n’a pas été respectée. Le Bureau fédéral n’a pas été convoqué pour se réunir en session extraordinaire dans les délais indiqués (dans les 15 jours qui suivent l’annonce de la démission du président). Charaf Eddine Amara et ceux qui lui ont suggéré de différer sa démission, jusqu’à la prochaine assemblée générale, ont exploité cette faille pour qu’il reprenne ses activités. Le plus important, ce n’est pas tant le maintien (momentané) du président dans ses fonctions et ce qu’il y a derrière cette décision. 

L’objectif tracé est, probablement, de faire partir en même temps le président et tous les membres du Bureau fédéral. Les jours à venir serviront à «trouver» la solution pour tourner la page du Bureau fédéral élu en avril 2021. Son échec patent dans la gestion du football ne divise même pas.   

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