Avec cette introduction, la Bourse d’Alger «dépassera le seuil du milliard de dollars de capitalisation boursière au cours de cette année», selon le président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), Youcef Bouznada.
Annoncée depuis plusieurs mois après l’échec d’une première tentative de privatisation, l’introduction en Bourse du Crédit populaire d’Algérie (CPA) débutera le 30 janvier avec la mise en vente des actions. L’opération s’étalera jusqu’au 28 février. Et ce, pour une offre qui représente un montant de l’ordre de 137,94 milliards de dinars, sachant que l’étude d’évaluation sur la banque a conclu que sa valeur était de 512 milliards de dinars, à fin juin 2023.
Au total, 22 millions d’actions seront cédées dans une première phase pour 2300 DA l’action. Ce chiffre pourrait être augmenté à 60 millions (au cas où les demandes de souscription dépasseraient le nombre d’actions mises en vente initialement). C’est-à-dire avant d’atteindre la limite des 30% du capital social dont le nombre global d’actions est de 200 millions d’une valeur nominale de 1000 DA l’unité.
Dans le cadre de plusieurs catégories qui vont souscrire des actions du CPA. Il s’agit des personnes physiques de nationalité algérienne résidentes, dont les salariés du CPA (30% des actions cédées), les investisseurs institutionnels (30%) et les personnes morales de nationalité algérienne (40%).
Ce sont en somme les détails portant sur l’ouverture partielle du capital du CPA, qui sera ainsi la première institution financière à être cotée à la Bourse d’Alger depuis la création de cette dernière en 1997 et son démarrage effectif fin 1999. Ce qui annonce du nouveau sur le marché financier algérien et ce qui explique aussi l’importance de l’événement attendu aux yeux des responsables du secteur. Le président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), Youcef Bouznada, l’a d’ailleurs bien souligné.
«Étape charnière»
«Il s’agit d’un événement qui constitue une étape charnière dans l’histoire du marché financier algérien, d’abord parce que le CPA est la première banque à être cotée à la Bourse d’Alger depuis la création de cette dernière», a-t-il indiqué dans ce sillage à l’occasion d’un point de presse conjoint avec le directeur général du CPA, Ali Kadri. Une sortie médiatique tenue à l’issue de la réunion du conseil de la Commission dédiée à l’examen du dossier d’introduction du CPA en Bourse.
Il ajoutera, tel que rapporté par l’APS : «Nous sommes là devant l’étape qui consacre l’entame des réformes du marché financier.» Une étape qui intervient un mois après (décembre 2023) l’obtention du feu vert du Conseil des participations de l’Etat (CPE), à travers laquelle il est attendu la dynamisation la Bourse d’Alger.
En effet, le montant de l’offre permettra, selon le président de la Cosob, «de multiplier par deux la capitalisation de la Bourse d’Alger». Avec cette introduction, la Bourse d’Alger «dépassera le seuil d’un milliard de dollars de capitalisation boursière au cours de cette année», a précisé M. Bouznada.
De son côté, le premier responsable du CPA a relevé le caractère historique de cette opération, soulignant l’opportunité pour les investisseurs d’avoir un volume important de titres à négocier et tirer profit d’un tel espace financier. A noter que le CPA prévoit, dans le cadre de cette introduction, une campagne d’information et de communication destinée aux opérateurs économiques et au grand public.
Pour rappel, en 2022, selon le dernier rapport de la Cosob, la Bourse d’Alger avait enregistré une reprise de l’activité, avec une hausse de la capitalisation boursière à 67,42 milliards de dinars (500 millions de dollars environ), soit une hausse de 48% comparativement à 2021.
Actuellement, la Bourse d’Alger compte 4 titres cotés : Alliance Assurances, Biopharm, El Aurassi et Saidal, en plus d’une PME, AOM Invest SPA, spécialisée dans les placements financiers. Après le CPA, la Bourse d’Alger devrait enregistrer cette année l’entrée de la Banque de développement local (BDL) à travers l’ouverture de son capital au même niveau que celui du CPA (30%).