Pour sécuriser ses approvisionnements : L’Algérie enchaîne les opérations d’achat de blé

24/12/2024 mis à jour: 21:29
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L’Algérie est l’un des principaux importateurs mondiaux de blé - Photo : D. R.

Dans un contexte marqué par les incertitudes sur le marché des matières premières, notamment  les céréales, et face aux risques géopolitiques, l’Algérie multiplie les opérations d’achat de blé en misant sur la diversification des fournisseurs.

L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) ​​a lancé un appel d’offres international pour l’achat de blé meunier provenant de différentes origines. C’est ce qu’ont indiqué, dimanche,   des négociants européens repris par les agences spécialisés dans les marchés des matières  premières. L’appel d’offres porte sur une quantité nominale de 50 000 tonnes métriques.

La date limite de soumission des offres de prix dans l’appel d’offres est fixée pour aujourd’hui, les offres devant rester valables jusqu’à demain. Selon les modalités de l’appel d’offres, l’expédition aura lieu du 1er au 15 février, du 16 au 28 février, du 1er au 15 mars et du 16 au 31 mars pour le blé en provenance d’Europe. S’il provient d’Amérique du Sud ou d’Australie, l’expédition est prévue un mois plus tôt. Cet appel intervient à moins d’une semaine de celui lancé pour l’achat de blé dur le 18 décembre.

Et ce, pour une quantité oscillant  entre 350 000 et 400 000 tonnes pouvant aller à 500 000 tonnes et des prix allant de 340 à 350 dollars. Ce  blé devrait être livré en quatre périodes au cours des mois de mars et avril 2025.

Les origines possibles de cette cargaison incluent le Canada, les Etats-Unis et l’Australie. Il faut dire que l’Algérie a multiplié cette année  les  opérations d’importation de blé pour faire face à la demande croissante dans un contexte marqué à l’échelle mondiale par les incertitudes sur le marché des céréales.

Et ce d’autant que les stocks sont au plus bas niveau depuis 2012 chez les pays exportateurs. Même tendance chez les importateurs qui enregistrent les plus faibles stocks depuis sept ans, selon le dernier rapport du département américain pour l’Agriculture USDA.

Sécuriser les approvisionnements

Parallèlement, les  prévisions de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) concernant les stocks mondiaux de céréales à la clôture des campagnes de 2025 ont été réduites de 14,2 millions de tonnes en novembre. Ces stocks s’élèvent à présent à 874 millions de tonnes, soit  une baisse de 0,7% des stocks mondiaux par rapport à leurs niveaux d’ouverture.

Aussi, selon les dernières prévisions, le rapport stocks/utilisation de céréales dans le monde en 2024-2025 s’établirait à 30,1%, en légère baisse par rapport à 2023-2024 (30,8%), mais le niveau d’offre reste confortable. A la faveur de tous ces éléments, il s’agit donc pour l’Algérie de sécuriser les approvisionnements face aux risques géopolitiques.

D’où l’accent sur la diversification des fournisseurs en attendant que les efforts consentis au niveau local pour renforcer la production en augmentant les rendements donnent les résultats escomptés. L’objectif étant, à titre indicatif, de «ne plus importer de blé dur dès 2025», sachant que l’Algérie a produit cette année, selon le chef de l’Etat, 80% de ses besoins en blé dur.

Mais pour le blé tendre, les quantités importées restent importantes. L’Algérie étant l’un des principaux importateurs mondiaux de cette céréale. Le blé tendre constitue, en effet, 80% des importations totales de l’Algérie au moment où la prévision de production de blé mondiale pour 2024 a  été revue à la baisse par la FAO pour s’établir à 789 millions de tonnes, un chiffre équivalent au volume de 2023.  

 

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