Echaudés par les effets de la crise énergétique de l’année dernière qui a fait grimper les prix mondiaux à un niveau record et créer des tensions d’approvisionnement, les gouvernements asiatiques élaborent des politiques stratégiques en matière de réserves de gaz naturel, construisent de nouveaux terminaux et réservoirs de stockage pour se prémunir contre les ruptures d’approvisionnement et volatilité des prix mondiaux.
Même si les prix sont actuellement plutôt bas, par rapport aux records de l’année dernière, le Japon et l’Inde – en plus de la Chine et de la Corée du sud – ont indiqué cette semaine qu’ils construiraient des réserves de gaz stratégiques pour assurer leur sécurité énergétique, indique Reuters. Le ministre japonais de l’Industrie, Yasutoshi Nishimura, a ainsi déclaré que le plus grand importateur de GNL au monde lancerait un système de réserve de GNL cette année pour sécuriser les ressources en gaz pour les «situations imprévues». La réserve serait similaire à la réserve stratégique de pétrole du Japon, qui est l’une des plus importantes au monde.
Le ministère japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie sélectionne actuellement des entreprises qui achèteraient et stockeraient du GNL – avec des volumes équivalents à au moins un pétrolier par mois – de décembre à février, lorsque la demande de chauffage augmente généralement, selon des sources citées par Reuters. Un méthanier peut transporter environ 70 000 tonnes de GNL.
En cas de rupture d’approvisionnement, le ministre japonais demandera aux entreprises de vendre le gaz stocké aux services publics locaux, a-t-il ajouté. A plus long terme, le Japon vise à conserver environ une cargaison de GNL par mois, soit 12 cargaisons par an, en réserve via un contrat à terme, a déclaré le responsable.
En Inde, le président du Petroleum and Natural Gas Regulatory Board a déclaré plus tôt ce mois-ci que le pays devrait construire un stockage de gaz naturel afin que les fournisseurs puissent accumuler des stocks lorsque les prix sont bas. Cela aiderait à répondre à la demande industrielle, à stimuler la consommation de gaz et à se prémunir contre la volatilité des prix mondiaux.
L’Inde étudie diverses options, notamment l’utilisation de puits de gaz abandonnés et de stockage souterrain, a déclaré le secrétaire au pétrole Pankaj Jain. L’Inde a également contacté quelques entreprises pour l’aider à construire son stockage de gaz, a-t-il ajouté. Début juillet, la société d’État chinoise CNOOC a achevé la construction de réservoirs de stockage pour la phase deux d’une installation de stockage de gaz prévue de 10 milliards de mètres cubes (bcm) dans la province du Guangdong, selon Global Times.
Le planificateur d’État chinois a également annoncé en mars de l’année dernière un objectif de doubler sa capacité de stockage de gaz et de GNL à 55-60 milliards de mètres cubes d’ici 2025, soit 13% de la consommation totale de gaz. La Corée du Sud et Taïwan, respectivement 3e et 4e importateurs mondiaux de GNL, construisent également de nouveaux terminaux et installations de stockage pour renforcer les stocks.