Les relations entre les Etats-Unis et la Chine ont désormais «des bases plus solides», a affirmé hier la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, après une visite de quatre jours à Pékin, rapporte l’AFP.
Visite visant à apaiser les tensions entre les deux premières puissances mondiales. «D’une manière générale, je pense que mes réunions bilatérales (…) ont constitué un pas en avant dans nos efforts pour asseoir les relations entre les Etats-Unis et la Chine sur des bases plus solides», a-t-elle déclaré hier, lors d’une conférence de presse à l’ambassade américaine.
«Les deux nations ont l’obligation de gérer cette relation de manière responsable : trouver un moyen de vivre ensemble et de partager la prospérité mondiale», a estimé la secrétaire au Trésor, relevant l’importance «vitale» des contacts à haut niveau. «Nous pensons que le monde est suffisamment grand pour que nos deux pays puissent prospérer.»
Arrivée jeudi dans la capitale chinoise, Mme Yellen a été reçue par plusieurs hauts responsables du gouvernement, dont le Premier ministre, Li Qiang, et a plaidé pour plus d’échanges et de collaborations malgré les différends.
Si aucune avancée majeure n’a été communiquée, l’agence officielle Chine Nouvelle a indiqué que la rencontre samedi entre Mme Yellen et le vice-Premier ministre, He Lifeng, a permis de s’accorder sur «le renforcement de la communication et de la coopération pour faire face aux défis mondiaux».
«Actions ciblées»
La secrétaire américaine au Trésor a certes reconnu qu’il existe des «désaccords importants» entre les deux pays, mais elle a assuré que les discussions à Pékin ont été «directes, substantielles et productives». Le principal point de friction concerne les semi-conducteurs, avec l’imposition ces derniers mois de restrictions pour couper l’approvisionnement des entreprises chinoises en technologies américaines, notamment des puces.
La Chine, qui cherche à devenir autonome dans ce domaine, estime que ces mesures visent à entraver son développement et maintenir la suprématie américaine.
Lundi dernier, Pékin a annoncé des restrictions sur les exportations de deux métaux (le gallium et le germanium) indispensables à la fabrication des semi-conducteurs, mais aussi la téléphonie 5G et les panneaux solaires, dont elle est le principal producteur. Une mesure largement perçue comme des représailles aux pressions américaines.
Les Etats-Unis vont continuer de mener «des actions ciblées» pour préserver leur sécurité nationale, a prévenu Mme Yellen. Mais «il est important de noter que ces actions sont motivées par de simples considérations de sécurité nationale. Nous ne les utilisons pas pour obtenir un avantage économique».
Alors que les Etats-Unis envisagent de nouvelles mesures qui pourraient réguler plus strictement les investissements américains vers la Chine, la secrétaire au Trésor a affirmé que celles-ci seraient appliquées «de manière transparente».
«J’ai souligné (auprès des responsables chinois, ndlr) qu’il s’agirait de mesures très ciblées et dirigées clairement sur quelques secteurs pour lesquels nous avons des inquiétudes en matière de sécurité nationale», a-t-elle déclaré.
«Je veux dissiper leurs craintes que nous fassions quelque chose qui aurait des répercussions à grande échelle sur l’économie chinoise. Ce n’est pas le cas, ce n’est pas l’intention.»
Elle a aussi exprimé les «inquiétudes sérieuses» de Washington concernant des «pratiques commerciales déloyales» de Pékin et «la récente recrudescence des actions coercitives à l’encontre des entreprises américaines», en référence aux perquisitions et enquêtes visant ces derniers mois des sociétés d’audit en Chine.