La Banque africaine de développement (BAD) note que les besoins de financement de l’Algérie pour répondre de manière adéquate aux changements climatiques, sont de l’ordre de 22 milliards de dollars sur la période de 2020-2030.
Dans ses prévisions économiques pour le continent, la Banque africaine de développement (BAD) prévoit un taux de croissance en Afrique de 4% en 2023 et de 4,3% en 2024. Des résultats positifs jugent les estimations de la BAD présentées lors des travaux de la 58ème édition des Assemblées annuelles de la Banque et qui a eu lieu en Egypte. Les participants à ces travaux qui se sont focalisés sur les moyens d’attirer des financements supplémentaires pour une économie verte en Afrique, découvrent avec satisfaction que le continent africain a réussi à réaliser une hausse du PIB supérieure à la moyenne mondiale.
En effet, en 2002 la hausse a été de 3,8% du PIB. Selon les projections du PIB, rapportent des médias, 18 pays africains connaitront des taux de croissance supérieurs à 5% en 2023, et leur nombre devrait passer à 22 en 2024. Pour le cas de l’Algérie, les projections de la BAD s’attendent à une croissance économique de 3,1% en 2023 mais qui ralentira en 2024 pour s’établir à 2,1.
«Les cours du pétrole devraient rester élevés, mais la capacité d’augmentation de la production de l’Algérie pourrait être limitée à court terme» note le rapport de la BAD qui explique le tassement de la croissance en raison de «l’absence de politique explicite de diversification économique, et des contraintes pesant sur la capacité d’augmentation de la production de gaz naturel à court terme».
La BAD s’attend également au maintien de la pression sur les prix des produits alimentaires. «La tendance à la hausse de l’inflation pourrait s’atténuer en 2023 malgré des taux d’inflation élevés de 7,7% en 2023 et 6,7% en 2024. Les contraintes d’approvisionnement en céréales au niveau mondial devraient maintenir une pression sur les prix alimentaires et la politique monétaire devrait rester expansionniste dans le contexte de financement monétaire du déficit budgétaire» indique le même rapport. Ce dernier prévoit un creusement du niveau du déficit budgétaire devant passer de 4,6% du PIB en 2023 à 5% en 2024.
Cette situation est expliquée par la baisse des recettes fiscales et la hausse des dépenses budgétaires, sous la pression des dépenses sociales. La BAD estime que la forte dépendance de l’économie algérienne à l’égard du secteur des hydrocarbures constitue un risque pour les perspectives économiques à moyen terme.
Evoquant la principale thématique des Assemblée de la BAD misent sous le signe du développement durable, le rapport de la BAD note que les besoins de financement de l’Algérie pour répondre de manière adéquate aux changements climatiques, sont de l’ordre de 22 milliards de dollars sur la période de 2020-2030. Ce qui représente environ 2280 millions USD par an.
La part du secteur privé dans ce financement pour la transition énergétique demeure faible, estime le même rapport. «Alors que les rendements des investissements sont à long terme, le secteur privé est contraint par des difficultés d’accès aux ressources longues et par un climat des affaires peu attractif pour la mobilisation des investissements étrangers» précise la BAD.
Cette dernière relève toutefois que le Plan national du climat, offre des possibilités pour encourager l’investissement privé à travers notamment l’octroi de compensations. Le rapport cite des outils comme le Fonds national pour la maitrise de l’énergie et pour les énergies renouvelables et de la cogénération, qui est nécessaire pour la promotion d’initiatives favorables à la transition énergétique.
Potentiel naturel important
Ceci en soulignant le potentiel naturel du pays qui est « abondamment doté en énergies renouvelables (solaire, éolienne, géothermique), en énergie fossile (pétrole et gaz) et en ressources minérales (fer, hélium, uranium) ».
L’Afrique, selon les prévisions des économistes de la BAD devrait arriver à attirer le financement privé en faveur du climat et de la croissance verte, à travers des mesures dont la mise à profit de l’appétit croissant du capital investissement et du capital risque pour les marchés africains, tant au niveau national que mondial. «Il faut arriver à un engagement prudent sur les marchés émergents du carbone et les échanges de dette contre climat» estime Kevin Urama, économiste en chef et vice-président chargé de la Gouvernance économique et de la gestion du savoir de la Banque. Le Président de la BAD, Akinwumi Adesina, a plaidé pour sa part à la mobilisation des ressources du continent.
«Tandis que nous nous réunissons aujourd’hui, le monde est confronté à de multiples défis, comme les changements climatiques, l’inflation induite par la hausse des prix de l’énergie, des matières premières, et la perturbation des chaines d’approvisionnement due à la guerre en Ukraine qui se poursuit» soutient-il en notant que le resserrement monétaire aux Etats-Unis et en Europe a entrainé une hausse des taux d’intérêt qui alourdit les paiements au titre du service de la dette pour les pays africains.