Pour 2023, on compte 85 heurts, sept morts et 39 blessés : La SNTF sensibilise sur les risques ferroviaires

29/04/2024 mis à jour: 09:22
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Exercice de simulation d'un accident ferroviaire à Zaarouria, Souk Ahras - Photos : D. R.

La SNTF a décidé d’intensifier ses efforts en matière de sensibilisation et de prévention. Des campagnes sont menées périodiquement pour informer le public sur les dangers liés à rester à proximité des voies ferrées et sur l'importance de respecter les règles de sécurité. De plus, des mesures supplémentaires de surveillance et de sécurisation des zones sensibles sont mises en œuvre.

La Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) enregistre ces derniers années plusieurs heurts de personnes, sur ou aux abords des voies ferrées. Ces accidents ont des conséquences très importantes sur le trafic ferroviaire et constitue une épreuve difficile à gérer pour les agents ainsi que pour les conducteurs qui y sont confrontés.

Ces événements, souvent évitables, soulèvent des préoccupations majeures quant à la sécurité des usagers et à la nécessité d'une sensibilisation accrue. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à ces heurts de personnes. Parmi eux, le non-respect des règles de sécurité par les piétons, tels que traverser les voies à des endroits non autorisés ou ignorer les signaux d'avertissement, qui constitue un problème majeur.

De plus, des lacunes dans la surveillance et la sécurisation des zones ferroviaires peuvent faciliter l'accès non autorisé aux voies, augmentant ainsi les risques d'accidents. Il est également important de reconnaître l'impact psychologique et émotionnel de ces incidents sur les conducteurs de trains et les témoins.

Les conducteurs sont souvent confrontés à des situations traumatisantes lorsqu'ils sont impliqués dans des heurts de personnes, ce qui peut avoir des répercussions à long terme sur leur bien-être mental et émotionnel.

Pour faire face à ce problème persistant, la SNTF a décidé d’intensifier ses efforts en matière de sensibilisation et de prévention. Des campagnes sont menées périodiquement pour informer le public sur les dangers potentiels liés au fait de se positionner à proximité des voies ferrées et sur l'importance de respecter les règles de sécurité.

De plus, des mesures supplémentaires de surveillance et de sécurisation des zones sensibles sont mises en œuvre pour dissuader les comportements à risques. Les accidents sont légion et la SNTF a alerté récemment dans une campagne récente. Il y a une semaine, deux personnes ont été mortellement fauchées par un train de transport de voyageurs, à Hai Faoussi Ahmed (ex-Cité Ali Mondo) dans la commune de Réghaïa (est d’Alger) selon les services de la Protection civile.

Les victimes étaient âgées de 10 et 39 ans. Plus récemment, un accident à Réghaïa a coûté la vie à un enfant et à son père. L'enfant qui souffrait d'autisme s'est rapproché dangereusement de la voie ferré, son père dans un geste impulsif a tenté de l’en éloigner mais le train était plus rapide. Ils ont vu arriver la mort en face ! Et la série noire continue, malgré les campagnes menées jusque-là. 

Les trains ne peuvent pas s'arrêter rapidement

Les citoyens sont appelés à faire preuve de prudence et à surveiller surtout les enfants et de respecter les consignes de sécurité. La SNTF rappelle sans cesse que les voies ferrées ne sont pas des aires de jeux. Elles représentent un environnement complexe où la vigilance et le respect des règles sont primordiaux pour éviter les accidents parfois mortels.

Chaque année, des vies sont brisées à cause d'incidents évitables qui auraient pu être prévenus par une simple prise de conscience et un comportement responsable.

S’approcher des abords des voies expose au danger et peut perturber la circulation des trains. Au niveau de la direction générale de la SNTF, on évoque un autre facteur qui provoque les accidents : «Les constructions illicites à proximité de la voie ferrée empêchent la visibilité que ce soit du côté du véhicule ou du conducteur, notamment au niveau des passages à niveau».

Cette situation soulève des questions essentielles sur la responsabilité des autorités locales et des propriétaires de ces constructions illicites. Les autorités sont chargées de veiller à ce que les règlements de zonage et de construction soient respectés afin de garantir la sécurité publique.

Cependant, dans de nombreux cas, ces constructions sont tolérées ou ignorées, ce qui crée un environnement propice aux accidents. Une statistique à retenir : dans 98% des cas, les accidents survenant aux passages à niveau sont dus au non-respect du code de la route, vitesse élevée, passage en chicane et feu de stop grillé. «Il faut savoir qu’en roulant à 90 km/heure, il faut 800m pour qu’un train s’arrête en cas d’obstacle, il peut difficilement éviter l’impact.

La distance d’arrêt d’un train est 10 fois supérieure à celle d'un véhicule. Il faut parfois à un train jusqu'à 1 km ou plus pour s'immobiliser, même en situation de freinage d'urgence.

Les trains ne peuvent pas s'arrêter rapidement ni dévier de leur trajectoire pour éviter de heurter une personne ou un objet», met en évidence un document sur la sécurité ferroviaire.

En gare, certains pour passer d’un quai à un autre traversent carrément les voies croyant gagner du temps mais un train peut toujours en cacher un autre. Ils n’empruntent pas les passerelles spécialement conçues pour assurer la sécurité des voyageurs en leur permettant de traverser les voies ferrées de manière sûre et efficace.

Cependant, il est alarmant de constater que certains préfèrent ignorer ces infrastructures cruciales, mettant ainsi leur propre vie et celle des autres en danger. En attendant un bilan réactualisé en 2022 fait ressortir que la SNTF a enregistré 77 heurts, 47 blessés et six morts dans des accidents survenus à des passages à niveau gardés et non-gardés. Pour 2023, on compte 85 heurts, 39 blessés et sept morts. Le coût total des réparations du matériel endommagé s’élève, pour le premier semestre 2023, à plus de deux millions de dinars.

En 2022, ce chiffre a dépassé les onze millions de dinars. Les accidents de train ont des conséquences désastreuses qui vont bien au-delà des vies humaines perdues et des blessures subies. En effet, ces incidents entraînent souvent une série de répercussions économiques considérables, telles que l'immobilisation des trains, des réparations coûteuses et des pertes de recettes pour l’opérateur ferroviaire.

Il est malheureux de constater que les écoliers des zones isolées, à Aïn Defla et Khemis Miliana à titre d’exemple, sont souvent victimes des heurts de train.

Ces jeunes, qui devraient être en sécurité sur le chemin de l'école, se retrouvent parfois confrontés à des dangers mortels lorsqu'ils doivent traverser les voies ferrées pour se rendre à l'école.

Ces incidents tragiques soulignent l'importance cruciale de sensibiliser les habitants des zones isolées ou rurales aux dangers des voies ferrées et de fournir des solutions viables pour assurer la sécurité des enfants en chemin vers l'école.

Cela peut inclure la mise en place de passages protégés, la sensibilisation des enfants aux règles de sécurité ferroviaire et la coordination avec les autorités locales pour identifier et résoudre les points noirs de sécurité.

La SNTF, 4560 km de lignes…

La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), créée en 1976, est notamment présente dans les domaines du transport de voyageurs, du transport de marchandises et réalise la gestion, l’exploitation et la maintenance du réseau ferré algérien dont elle est propriétaire.

Par son volume d’activité et la taille de son réseau, la SNTF est la deuxième entreprise ferroviaire d’Afrique, après les chemins de fer sud-africains. Le 1er décembre 1990, la SNTF est transformée en Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). En 2006, la SNTF passe une commande de 64 rames Stadler Flirt avec la livrée de l’entreprise auprès du constructeur suisse Stadler Rail, pour le compte du réseau ferré de la banlieue d’Alger.

La mise en circulation des rames s’est faite au cours de l’année 2008 et au début de l’année 2009. Le 28 janvier 2016, la SNTF lance la réservation en ligne de billet pour les trains grandes lignes, depuis son site. Le 28 janvier 2018, la SNTF reçoit le premier Coradia Polyvalent d’Alstom, le premier train Coradia Alstom en Afrique.

Le 10 septembre 2018, le système de télécommunication ferroviaire GSM-R est mis en service pour la première fois en Algérie, ce système de télécommunication vise à sécuriser les communications sur un réseau autonome entre le centre installé à Alger et les trains ainsi qu’entre les trains et les opérateurs chargés de l’entretien du réseau.

Le réseau algérien compte 4 560 km de lignes, en voie standard (UIC), dont 480 électrifiées. La fréquentation du réseau, qui a augmenté dans les quinze dernières années, a atteint 32,7 millions de voyageurs en 2014.

Plus de 29,6 millions de passagers ont été recensés dans la banlieue d’Alger en 2014 et 3,1 millions de voyageurs interurbains en 2014. Le réseau a transporté 5 millions de tonnes de marchandises en 2014. Dans son plan de relance, la SNTF prévoit un trafic de 60 millions de voyageurs par an et un fret de 17 millions de tonnes sur 6300 km de lignes en 2021. (Source : Wikipédia)

 

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