Les objectifs à atteindre sont la satisfaction des besoins quotidiens des citoyens, la réduction de la facture d’importation et atteindre l’autosuffisance en la matière.
Khaled Soualmia, directeur général de l’Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (ONIL), a déclaré hier à Echorouk News que «la réduction de l’importation de la poudre de lait nécessite le développement de la filière lait». Il a ajouté que «175 000 tonnes de poudre de lait seront distribuées annuellement pour produire du lait subventionné».
Il a expliqué que «plus de 4,7 millions de litres de lait subventionné sont produits quotidiennement, notant que le secteur privé importe 56% du lait en poudre». Le directeur général de l’ONIL a déclaré en outre que «l’Algérie dispose de suffisamment de stocks de lait en poudre jusqu’à août prochain». Concernant la valeur de la facture d’importation du lait en poudre, il a souligné qu’elle est «estimée à environ 600 millions de dollars».
L’augmentation des prix de la matière première sur les marchés internationaux met la filière laitière en Algérie dans une situation délicate, ainsi que le niveau de la sécurité alimentaire du pays.
La flambée des prix sur les marchés mondiaux s’explique principalement par quatre raisons : la sécheresse liée au réchauffement climatique au niveau des grands pays producteurs de lait, la réduction des subventions accordées aux producteurs des pays développés conformément aux accords de l’OMC, le développement de produits dérivés du lait (yaourts, desserts et fromages) ayant entraîné une pénurie de lait en poudre sur le marché et, enfin, la dévaluation du dinar algérien.
Le développement de la filière lait constitue «une priorité majeure» pour le secteur, avait affirmé récemment Mohamed Abdelhafid Henni, ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Les objectifs à atteindre sont la satisfaction des besoins quotidiens des citoyens, la réduction de la facture d’importation et l’autosuffisance en la matière.
Le lait constitue un produit de base dans le modèle de consommation algérien. La consommation de lait et produits laitiers, sous l’effet de la pression démographique et du soutien des prix par l’Etat, a considérablement augmenté, mais sans qu’il y ait eu un accroissement proportionnel de la production à tous les niveaux.
L’industrie laitière, qui fonctionne essentiellement sur la base de la poudre de lait d’importation, ne peut couvrir qu’une faible partie des besoins de consommation, ce qui contraint les pouvoirs publics à importer, à prix fort, des quantités importantes de lait prêt à la consommation pour compenser le déficit de la production industrielle.
Ce produit entre très largement dans la consommation de tous les ménages, particulièrement de ceux ayant des revenus modestes, pour lesquels il est la source de protéines animales la moins chère.
L’Algérie ne peut donc se permettre de ne dépendre que des importations pour un produit aussi vital. La décision de mener une politique d’encouragement de la production laitière est donc justifiée. La substitution du lait cru à la poudre demeure très insuffisante.
Pourtant, les potentialités existent. Plusieurs facteurs expliquent ce paradoxe : insuffisance des structures de collecte, coût élevé de la collecte découlant de la dispersion des producteurs et insuffisances liées au management de la filière. En somme, la filière souffre d’une grande atomisation qui entrave toute tentative de mise en place d’un management de qualité.